Des chercheurs au Maroc viennent de développer de nouvelles variétés de blé et d’orge pouvant résister à la sécheresse et offrir un meilleur rendement à longueur de l’année.
Il s’agit de six variétés développées par le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), plus résistantes à la sécheresse et peuvent offrir un meilleur rendement tout en en conservant d’importantes qualités nutritionnelles.
Pour arriver à ce résultat fabuleux, il a fallu dix ans de recherches et d’expérience sur des grains ancestraux collectés et conservés dans la Banque de gènes de l’ICARDA à Rabat afin de créer de nouvelles variétés tout en utilisant leurs ressources génétiques.
Les trois variétés de blé dur, et autant pour l’orge, développées dans le cadre de ce projet portent des noms pour le moins évocateurs. Il s’agit d’abord du blé dur «Nachit», variété dérivée d’un Farro (amidonnier) sauvage originaire de Syrie, caractérisée par des grains exceptionnellement larges et des racines très profondes permettant de collecter de l’eau dans les parties les plus profondes du sol. Très adaptée aux plateaux du nord du Maroc et aux zones irriguées de Béni Mellal, elle permet aux agriculteurs d’atteindre des rendements records dans les exploitations irriguées.
La deuxième variété, nommée «Jabal», est une variété de blé très rustique dérivée d’une espèce sauvage nommée «herbe des chèvres» (égilope faux-épeautre), caractérisée par sa grande taille, qui assure une grande production de paille, de longs épis noirs et un système racinaire superficiel idéal pour les sols peu profonds des montagnes de l’Atlas et des régions du Sud.
Troisième de la liste, «Jawahir» est la variété de blé la plus performante en termes de rendement et de bonne couleur de semoule. Elle est aussi résistante à un dangereux insecte, la mouche de Hesse, et possède une très bonne tolérance à la sécheresse, grâce à des traits hérités de son ancêtre sauvage arménien (blé Zanduri).
Dans la catégorie des orges, la première variété, baptisée «Chiffa», est autant adaptée à la nutrition humaine qu’au fourrage. Elle est aussi très tolérante à la sécheresse et a une bonne résistance à certaines maladies spécifiques.
Tout aussi adaptée à une consommation humaine ou animale, la variété «Assiya» se distingue par ses hauts rendements de récolte et par ses grains nus qui rendent leur battage bien plus facile.
«Khnata», troisième du lot, est caractérisée par un grain large et un épi de six rangs, très riche en carbohydrates. Elle offre en plus de hauts rendements en termes de récolte, ainsi qu’une production importante de paille pour le cheptel de bétail, même dans les zones les plus arides.
C’est donc une découverte qui va révolutionner le monde agricole et permettre au Maroc d’augmenter sa production de blé et d’orge dans l’avenir, comblant ainsi le déficit que peut entrainer une saison de sécheresse ou de pluviométrie insuffisante. Une découverte qui peut aussi faire de lui l’un des premier exportateur des céréales au monde.
ML