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L'affaire de l'utilisation de motifs culturels marocains sur des maillots de football en Algérie fait de nouveau les gros titres, cette fois impliquant la société allemande Puma et le club de football algérien MC Alger. Cette controverse rappelle les tensions précédentes liées à l'appropriation culturelle et aux enjeux de propriété intellectuelle dans le domaine du sport.
L'histoire avait débuté avec Adidas, qui avait suscité la polémique en utilisant des motifs de zellige, une forme de céramique traditionnelle marocaine, sur le maillot de l'équipe nationale de football d'Algérie. Cette décision avait déclenché une vague d'indignation et de critiques, en particulier au Maroc où l'utilisation des motifs culturels à des fins commerciales avait été vivement condamnée.
Maintenant, l'affaire rebondit avec Puma, une autre entreprise allemande majeure dans le secteur des équipements sportifs. Cette fois, c'est le club algérien MC Alger qui est au centre de la controverse. Le club a dévoilé un nouveau maillot conçu par Puma, arborant les mêmes motifs de zellige marocains. De plus, l'international algérien Youcef Belaïli, qui a récemment rejoint le MC Alger, a été photographié avec ce maillot, provoquant une vague de réactions sur les réseaux sociaux.
Les motifs de zellige, emblématiques de l'artisanat marocain, sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Ils revêtent donc une signification culturelle et historique profonde, et leur utilisation sans consentement approprié suscite des inquiétudes quant à l'exploitation commerciale et à l'altération de l'héritage culturel.
Les réactions en Algérie sont également vives, avec de nombreux amateurs de football dénonçant cette appropriation culturelle et qualifiant l'affaire de "honteuse" et "contraire à la morale". Certains soulignent également le montant exorbitant du contrat de Youcef Belaïli avec le MC Alger, ce qui suscite des interrogations sur la manière dont les fonds publics, notamment de la société pétrolière Sonatrach, sont utilisés pour payer de tels salaires.
Cette controverse soulève des questions plus larges sur la protection du patrimoine culturel, l'éthique dans le sport et les responsabilités des entreprises dans la préservation des valeurs culturelles. Les appels se multiplient pour que les autorités marocaines, notamment le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, prennent des mesures pour défendre le patrimoine culturel marocain et veillent à ce que de telles pratiques ne se reproduisent pas à l'avenir.
En fin de compte, cette affaire met en évidence l'importance de sensibiliser les acteurs du monde sportif et commercial à l'impact culturel et social de leurs actions, tout en soulignant la nécessité de mettre en place des mécanismes de protection appropriés pour préserver le patrimoine culturel des nations.