Vincent Hervouët critique la diplomatie de Macron : des contradictions dangereuses avec l’Algérie et le Maghreb
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Le président Emmanuel Macron a adopté une approche ambivalente en politique étrangère, notamment dans ses relations avec l'Algérie et le Maghreb. Cette stratégie de "en même temps" semble, selon le journaliste Vincent Hervouët, provoquer des effets négatifs et un manque de constance, essentiels pour inspirer le respect. Hervouët note que Macron, oscillant entre concessions et critiques, a parfois produit des revirements abrupts qui compliquent les relations diplomatiques.
Dans le cas de l'Algérie, Macron a choqué en qualifiant un jour la colonisation française de "crime contre l'humanité", un geste perçu comme une reconnaissance historique en faveur d'Alger. Cependant, plus tard, il a critiqué la "rente mémorielle" exploitée, selon lui, par les généraux algériens pour maintenir leur pouvoir, mettant ainsi en cause l'usage politique de la mémoire coloniale en Algérie. Ces déclarations contradictoires ont envenimé les relations bilatérales, montrant les difficultés de Macron à concilier les attentes historiques de l'Algérie avec la position politique de la France.
La tension entre les deux pays a culminé récemment avec l'annulation de la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France, prévue pour début octobre mais reportée depuis mai. Cette annulation fait suite à la reconnaissance par Paris de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, une décision qui a conduit Alger à rappeler son ambassadeur et à réduire sa présence diplomatique en France.
Abdelmadjid Tebboune, dans une interview, a ravivé la question coloniale en accusant la France d'avoir orchestré un "grand remplacement" durant la colonisation, évoquant des massacres et un "génocide" contre la population algérienne. Il a également critiqué l'accord franco-algérien de 1968, devenu selon lui un instrument pour des extrémistes en France qui militent pour sa suppression. Tebboune a ainsi réaffirmé la position d'Alger face à une France accusée de jouer sur deux fronts, soulignant une rupture toujours plus marquée dans les relations entre les deux nations.