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Le ministre égyptien des Affaires étrangères et de l’Immigration, Badr Abdelatty, a accueilli, mercredi 5 mars au Caire, son homologue marocain Nasser Bourita pour un entretien axé sur le renforcement des relations bilatérales et la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Cette rencontre intervient alors que Rabat et Le Caire multiplient leurs efforts pour consolider le cessez-le-feu, accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire et poser les bases de la reconstruction.
Les deux ministres ont réitéré leur rejet de tout déplacement forcé des Palestiniens hors de Gaza et souligné l'importance de la solution à deux États, avec la création d'un État palestinien dans les frontières du 4 juin 1967 et Jérusalem-Est pour capitale. Ils ont également échangé sur plusieurs dossiers d’intérêt commun, dans un contexte régional marqué par de multiples défis géopolitiques.
Cependant, cette rencontre se déroule sur fond de tensions économiques entre les deux pays. Rabat a récemment suspendu l'entrée de certains produits égyptiens sur son marché, reprochant au Caire une application partielle de l'accord d'Agadir, signé en 2004, qui établit une zone de libre-échange entre l'Égypte, le Maroc, la Tunisie et la Jordanie. Le Maroc critique notamment le refus de l'Égypte d'importer des véhicules assemblés sur son territoire.
En retour, les autorités égyptiennes imposent régulièrement des restrictions sur des produits marocains, invoquant des critères de qualité. Les échanges commerciaux entre les deux pays s’élèvent à environ 1,3 milliard de dollars par an, avec une balance largement favorable à l’Égypte, dont les exportations vers le Maroc oscillent entre 800 et 900 millions de dollars, principalement dans les secteurs de la céramique, des produits alimentaires, des matériaux de construction et de l'électroménager.
Malgré ces différends, des efforts de rapprochement économique sont en cours. Quelques jours avant cette rencontre, le ministre égyptien de l'Investissement, Hassan al-Khatib, s'était rendu à Rabat pour explorer de nouveaux axes de coopération. Nasser Bourita était également au Caire pour participer au sommet arabe d'urgence sur Gaza, tenu mardi 4 mars, témoignant de la volonté des deux pays de maintenir le dialogue politique face aux enjeux régionaux.