Une atmosphère de terreur et d’insécurité s’est installée dans les camps de Tindouf, où le Polisario exerce une domination alarmante sur la population. Ces derniers mois, des conflits sanglants ont éclaté entre des tribus rivales impliquées dans des réseaux de trafic de drogue et de contrebande. La semaine dernière, la situation a atteint un point critique avec des coups de feu éclatant dans le camp d’Es-Smara, causant de multiples blessés parmi les civils.
Selon le journal Al Ahdath, citant des sources locales, le conflit trouve son origine dans une tentative d’enlèvement avortée d’un membre de la tribu Dlim Ouled Loudikat, détenu par un gang de la tribu Reguibat. Ce gang réclamait une rançon pour sa libération, mais les négociations ont échoué. Les kidnappeurs ont alors décidé de le remettre à un autre groupe armé lié au Polisario, le considérant comme un traître. En réaction, les membres de la tribu Dlim Ouled Loudikat ont attaqué le camp d’Es-Smara, où se trouvaient les ravisseurs, utilisant des armes à feu. Les affrontements ont duré plusieurs heures, semant la panique parmi les résidents du camp, en majorité des enfants, des femmes et des personnes âgées.
Les témoins de la scène ont vivement critiqué l’inaction du Polisario, qui n’a pas réussi à intervenir pour mettre fin à la violence. Ils ont également accusé le mouvement de tolérer le développement d’activités illégales dans les camps, fermant les yeux sur le trafic de drogue, la contrebande et la traite d’êtres humains. Selon eux, le Polisario profite de ces réseaux pour financer sa lutte armée contre le Maroc.
Les camps de Tindouf, situés dans le sud-ouest de l’Algérie, accueillent depuis des décennies des dizaines de milliers de « réfugiés » sahraouis, vivant dans des conditions précaires et dépendant largement de l’aide humanitaire internationale. Ces camps sont également le théâtre de violations des droits de l’homme, de détournements d’aide et de tensions internes entre les différentes factions du Polisario.