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La stratégie du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent a fait l'objet d'une attention particulière de la part du Département d'État américain, qui a salué l'engagement du Royaume à coopérer sur les plans régional et international pour contrer cette menace et ses idéologies radicales.
Dans son rapport annuel sur le terrorisme dans le monde, publié jeudi 12 décembre 2024, la diplomatie américaine souligne que « les États-Unis et le Maroc entretiennent une longue histoire de coopération solide dans la lutte contre le terrorisme ». Le rapport précise que le gouvernement marocain a poursuivi sa stratégie globale, incluant des mesures de vigilance sécuritaire, de coopération régionale et internationale, ainsi que des politiques de lutte contre l'extrémisme.
Le rapport met également en lumière l'importance des efforts marocains dans le cadre de cette stratégie globale, qui met l'accent sur le développement économique et humain, en plus de la lutte contre le radicalisme. En 2023, ces efforts ont contribué à « réduire le risque d'attentats terroristes ».
Les forces de sécurité marocaines, sous la coordination du ministère de l'Intérieur, ont réussi à arrêter au moins 56 individus, dont 40 agissaient isolément, tandis que 16 autres étaient liés à six cellules terroristes distinctes.
Le rapport souligne l'efficacité de la collecte de renseignements et du travail des forces de l'ordre, ainsi que de la coopération avec les partenaires internationaux, dans la mise en œuvre d'opérations de lutte contre le terrorisme. Le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) et opérant sous l'autorité du ministère public, joue un rôle central dans cette démarche.
Le document mentionne aussi la coopération fructueuse entre les États-Unis et le Maroc dans ce domaine, notamment par la participation des forces de sécurité marocaines à divers programmes soutenus par les États-Unis pour renforcer les capacités techniques et d'enquête, particulièrement dans les domaines de l'investigation financière, de l'analyse des renseignements, de l'analyse criminelle, de la sécurité aérienne et du cyber-sécuritaire.
L’« sécurisation des frontières » demeure une priorité absolue pour les autorités marocaines, selon le rapport, qui souligne également l'excellente capacité des autorités aéroportuaires marocaines à détecter les documents frauduleux.
Concernant la lutte contre le financement du terrorisme, le rapport précise que le Maroc est membre du Groupe d’action financière pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (GAFIMOAN) et que l’Agence nationale de renseignement financier fait partie du Forum international des unités de renseignement financier (Egmont). En février 2023, le Maroc a été retiré de la liste grise du GAFI, ce qui a été salué par l'organisation pour les réformes importantes entreprises par le Royaume, notamment en matière de surveillance basée sur les risques et de sanctions pénales proportionnées en cas de non-conformité.
En matière de coopération régionale et internationale, le Maroc reste un acteur clé. Le rapport rappelle que le Royaume est membre de la Coalition mondiale contre Daech, copréside le groupe de travail sur l'Afrique et participe activement au Forum mondial de lutte contre le terrorisme. En 2023, le Maroc et l'Union européenne ont lancé une initiative dans le cadre du Forum mondial pour l’éducation en vue de prévenir et lutter contre l'extrémisme violent à travers l'éducation.
Concernant la lutte contre l'extrémisme violent, le rapport met en avant l'approche globale du Maroc, qui inclut des initiatives de développement humain et économique, en plus de la lutte contre le radicalisme, tout en supervisant le domaine religieux. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques a lancé un programme éducatif destiné à former près de 50 000 imams et guides religieux, tout en veillant à la formation de futurs imams originaires principalement d'Afrique de l’Ouest, par l'Institut Mohammed VI de formation des imams et guides religieux à Rabat.
La Rabita Mohammadia des Oulémas, de son côté, œuvre également contre l'extrémisme violent à travers la recherche universitaire, la révision des programmes éducatifs, ainsi que l'organisation d'activités de sensibilisation des jeunes sur des thématiques religieuses et sociales. Depuis 2017, environ 300 détenus ont bénéficié du programme de réinsertion « Réconciliation », géré par la Direction générale des établissements pénitentiaires et de la réinsertion, en collaboration avec plusieurs ministères, dans le cadre de la lutte contre l'extrémisme au sein des prisons.
Ce rapport met en lumière l'engagement continu et stratégique du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, consolidant sa position de partenaire clé dans la sécurité régionale et internationale.