Le président du groupe parlementaire du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des représentants, Ahmed Touizi, a vivement critiqué les élites politiques et administratives marocaines, les accusant de “fuir le système public” en inscrivant leurs enfants dans les écoles des missions étrangères et les établissements privés de prestige, ce qu’il considère comme “la preuve la plus flagrante de la perte de confiance dans l’école publique de la part même de ceux qui sont censés la réformer”.
Lors d’une réunion de la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication, ce mardi, Touizi a affirmé que l’école marocaine n’est plus un levier de promotion sociale, comme elle l’était autrefois, mais qu’elle est devenue “un instrument de reproduction des inégalités sociales”.
Il a souligné que la perte de confiance commence “lorsque les responsables inscrivent leurs propres enfants dans le privé tout en prêchant la réforme du public”, ajoutant : “Un responsable qui ne croit pas en l’école qu’il prétend réformer ne peut convaincre le citoyen ordinaire de l’utilité de cette réforme.”
Touizi a rappelé avec émotion : “Nous sommes les enfants de l’école publique. Nous venons des villages, des campagnes, des quartiers populaires, et c’est grâce à cette école que nous avons réussi.” Mais, selon lui, les conditions d’enseignement actuelles se sont détériorées : classes surchargées, manque d’équipements, absence d’enseignants ou d’infrastructures sanitaires. “Comment les enfants des classes moyennes et défavorisées peuvent-ils rivaliser avec ceux des élites, inscrits dans les écoles des missions françaises ou anglaises ?” s’est-il interrogé.
Pour le député du PAM, la fracture éducative reflète une fracture sociale plus profonde, et la crédibilité de toute réforme dépend d’un engagement sincère des décideurs à défendre l’école publique en y scolarisant leurs propres enfants.
