Sekkouri : La négociation entre les travailleurs et les employeurs demeure primordiale et la grève reste une option ultime
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Le ministre de l’Insertion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a révélé que « le nombre de dossiers relatifs aux différends entre travailleurs et employeurs examinés par les tribunaux a augmenté en 2024, notamment ceux portant sur l’entrave à la liberté du travail ».
Lors de son intervention, ce mercredi, lors d'une journée d’étude organisée au sein de la Chambre des Conseillers par la Commission de l'Éducation, des Affaires culturelles et sociales sur le projet de loi encadrant le droit de grève, Sekkouri a indiqué que « le nombre d’affaires liées à l’entrave à la liberté du travail s’élève à 419 dossiers en 2024, tandis que le total des affaires en cours a atteint 755, dont 613 ont été jugées, laissant 142 dossiers encore en instance ».
Il a insisté sur l’importance de « réfléchir, dans le cadre des débats autour de ce projet de loi, à un mécanisme qui oblige les parties concernées – travailleurs et employeurs – à engager des négociations en priorité. C’est dans le dialogue que résident les solutions et les compromis ; ce n’est qu’en cas d’échec que la grève pourrait être envisagée comme ultime recours ».
Le ministre a souligné que « le texte doit impérativement intégrer des dispositions encourageant les négociations avant tout et réserver la grève comme une option de dernier ressort », ajoutant qu’« il n’est dans l’intérêt de personne que le nombre de dossiers liés à l’entrave à la liberté du travail continue d’atteindre de tels niveaux devant les tribunaux ».
Par ailleurs, Sekkouri a affirmé qu’il était du devoir du gouvernement « d’écouter les différentes propositions et points de vue, y compris ceux découlant de considérations doctrinales ».
Il a également noté que « de nombreuses modifications apportées aux articles du projet de loi ont été approuvées à l’unanimité, notamment celles concernant l’article premier, qui fait office de préambule, ou encore les catégories de personnes habilitées à exercer le droit de grève. L’objectif est de rendre ce droit accessible à un plus grand nombre de citoyens marocains, contrairement aux dispositions initiales du projet ».
En outre, le ministre a souligné que « ce texte vise à protéger le droit au travail en garantissant les droits des travailleurs non grévistes tout en renforçant ceux des grévistes. Ainsi, il devient interdit à l’employeur de licencier un gréviste ou de prendre des mesures discriminatoires à son encontre ».