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Sahara : Tebboune pousse pour un soutien dans une cause perdue, Erdogan opte pour la prudence

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Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a de nouveau abordé la question du Sahara lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite en Algérie mardi. Il a tenté de laisser entendre une convergence de vues sur la question, profitant du fait que le président turc ne comprend pas l'arabe.

Malgré cela, la Turquie ne soutient pas la thèse séparatiste du polisario, que l'Algérie promeut, et Alger en est consciente. Tebboune a déclaré à la fin de ses entretiens avec Erdogan : « Nous avons enregistré une convergence de vues entre l’Algérie et la Turquie sur les questions internationales telles que le Mali, le Niger et le Sahara occidental. »

Cependant, Erdogan n'a pas partagé la même opinion, ne mentionnant pas le Sahara et se concentrant sur les dossiers qui intéressent la Turquie, en particulier l'économie, la dimension énergétique, la situation au Moyen-Orient, et la guerre en Palestine.

Erdogan a salué l'augmentation des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie, atteignant plus de 5 milliards de dollars en 2022, et a discuté des investissements turcs en Algérie ainsi que des importations de gaz. Il a souligné des réunions productives et la volonté de suivre de près les projets dans le cadre du Conseil de coopération stratégique de haut niveau entre les deux pays.

Malgré l'accent mis par Erdogan sur des sujets spécifiques, Tebboune n'a pas pu s'empêcher d'incorporer la question du Sahara dans ses déclarations. Habituellement, la diplomatie algérienne attend que l'hôte soit parti pour publier un communiqué mentionnant la « convergence de vues », citant le Sahara. Cette fois, le président turc n'a pas réagi immédiatement, laissant l'ajout de cette mention risquer de froisser Rabat.

La Turquie reste vigilante sur ce sujet, notamment en raison de ses intérêts avec le Maroc, qu'elle considère non seulement comme un partenaire, mais aussi comme un leader et un poids lourd dans son environnement immédiat. Il reste à voir comment le Maroc réagira à cette incartade « involontaire » d'Erdogan.

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