Le chanteur marocain était accusé d’avoir violé une jeune femme dans une chambre d’hôtel en marge d’un concert prévu à Paris en 2016. Il a été condamné à six ans de prison ce vendredi.
Le verdict est tombé. Le chanteur marocain Saad Lamjarred, accusé d’avoir violé une femme dans une chambre d’hôtel en marge d’un concert prévu à Paris en 2016, a été condamné à 6 ans de prison ce vendredi après-midi, avec mandat de dépôt. Il devrait donc dormir en prison dès ce soir.
Lors de ses derniers mots à son procès, il avait encore contesté fermement toute relation sexuelle. La veille, l’avocat général avait requis sept ans de prison et cinq ans d’interdiction du territoire français à l’encontre du chanteur, convaincu que le viol était « établi ».
Saad Lamjarred s’était avancé à la barre de la cour d’assises de Paris, polaire noire sur le dos. « Est-ce que je peux parler en français ? », a demandé celui qui ne s’est exprimé que dans un mélange d’arabe et d’anglais depuis l’ouverture de son procès lundi.
« J’ai essayé au cours de cette audience de m’exprimer, de vous dire la vérité du fond de mon cœur, parce qu’absolument, je n’ai pas fait ce dont j’étais accusé », a clamé la pop star célèbre dans tout le monde arabe. « J’insiste, Madame la présidente », a ajouté le chanteur de 37 ans, ses mains la suppliant de le croire. « Je n’ai jamais, jamais pénétré Laura P. Merci de m’avoir écouté », a-t-il conclu avant d’aller se rasseoir, tête baissée.
Sur le banc des parties civiles Laura a gardé la tête détournée comme à chaque fois que Saad Lamjarred a pris la parole au cours du procès. La petite salle d’audience était restée quasiment vide pour ces derniers mots, la cinquantaine de curieux et fans venus pour y assister n’ayant pas pu rentrer à temps à cause des contrôles de sécurité devant la porte.
Laura P. et Saad Lamjarred se sont « plu », à leur rencontre dans une boîte de nuit huppée de la capitale, et aussi lorsqu’elle accepte de le suivre à son hôtel sur les Champs-Élysées, a rappelé l’accusation. Laura P. elle-même a reconnu qu’elle envisageait un « flirt ».
Selon la version de la jeune femme, Saad Lamjarred était soudainement devenu violent alors qu’ils s’embrassaient sur la moquette de la chambre d’hôtel, avant de la violer et de la frapper. Saad Lamjarred lui, conteste fermement toute pénétration sexuelle. Il reconnaît avoir « brutalement poussé le visage » de la jeune femme qui l’avait, selon lui, soudainement griffé dans le dos alors qu’ils se déshabillaient. Le chanteur était sous l’emprise de l’alcool et de la cocaïne.
Comme à chaque fois que Saad Lamjarred a pris la parole au cours du procès. La petite salle d’audience était restée quasiment vide pour ces derniers mots, la cinquantaine de curieux et fans venus pour y assister n’ayant pas pu rentrer à temps à cause des contrôles de sécurité devant la porte.
La présidente de la Cour, en lisant la décision face à un Saad Lamjarred qui semble sonné, a déclaré que «la Cour et le jury ont été convaincus du caractère contraint des pénétrations», et expliqué que Laura Prioul n’a jamais varié dans ses déclarations.
Les autres éléments pris en compte par la Cour et le jury sont aussi le certificat médical, qui a retenu les trois lésions à l’intérieur du vagin et les lésions corporelles en concordance avec les témoignages de Laura Prioul. Autre élément retenu, l’absence d’ADN qui n’implique pas qu’il n’y a pas eu de pénétration.
Il en va de même pour l’ADN présent sur les vêtements de Laura Prioul. Par ailleurs, l’absence de griffure sur le dos de Lamjarred, ce qui ne correspond pas à sa version des faits, et son incapacité à expliquer pourquoi Laura Prioul serait subitement devenue violente n’ont pas convaincu.