L’article 1 de la charte de France 24 indique que la chaîne doit traiter «l’actualité internationale avec un regard français» et «véhiculer partout dans le monde les valeurs de la France». Avec le dernier reportage de la chaîne contre le Maroc, la mauvaise foi de Paris s’essaie cavalièrement.
France 24, pilier du réseau France Médias Monde, qui supervise l’audiovisuel extérieur français, a diffusé un reportage propagandiste hostile au Maroc agrémenté d’un montage d’archives et d’actualités en relation avec le dossier du Sahara. Plusieurs médias ont souligné l’énormité de la manipulation menée par le pouvoir français, qui ne cache plus son jeu.
«La surface du Sahara est confisquée par le Maroc et ses ressources sont spoliées», assène le reportage, qui s’étale sur une durée de cinq minutes, avant de critiquer à mots couverts les pays qui ont soutenu Rabat, l’Espagne et l’Allemagne.
Le mini-documentaire apporte un témoignage éloquent des sentiments et des dispositions du pouvoir français à l’égard de la première affaire nationale du Maroc. Il démontre également une réalité longtemps gardée sous le boisseau : la France utilise le dossier du Sahara pour intimider le Maroc. Il n’y a pas eu durant ces dernières années une détermination solide de la politique française ou une initiative à longue portée, afin de résoudre cette question.
Un acte d’hostilité manifeste sachant que la responsabilité opérationnelle de l’audiovisuel extérieur français n’est pas exercée par le service public national, mais par l’État lui-même. France Télévisions est actionnaire de France 24, et le financement de cette chaîne et ainsi que son contrôle éditorial sont exercés directement par l’État français.
En septembre 2022, Emmanuel Macron a appelé à «assumer une stratégie d’influence et de rayonnement de la France», a exhorté à «mieux utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clé, qui doit être une force pour nous». France Médias Monde regroupe notamment la chaîne d’information France 24 et la radio RFI.
Les mesures de rigueur françaises contre le Maroc se succèdent : déclarations inamicales, manœuvres au Parlement européen, décisions hâtives, etc. On ne peut savoir où elles s’arrêteraient.