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Les pharmaciens dénoncent le ministère et appellent à la protestation

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La Confédération nationale des syndicats de pharmaciens du Maroc a lancé une vaste campagne de protestation qui a débuté par le port de brassards noirs et qui culminera par un grand sit-in devant le ministère de la Santé et de la Protection sociale, le 9 septembre prochain à Rabat.

Cette escalade traduit un climat d’exaspération qui mine le secteur pharmaceutique depuis de longues années, marqué par l’accumulation de dossiers restés sans réponse dans les tiroirs du ministère depuis plus de deux décennies. Selon des sources au sein de la Confédération, la décision d’entrer en contestation n’a rien de soudain : elle est le résultat de cycles de dialogue qualifiés d’“infructueux” avec le ministère. Après un début placé sous le signe de l’optimisme, ce dernier aurait reculé sur la voie de la concertation, poussant les syndicats à emprunter celle d’une mobilisation ouverte.

Les pharmaciens insistent sur le fait que la crise ne se résume pas au seul décret relatif à la fixation des prix des médicaments, objet des débats récents. Elle englobe un cahier revendicatif global, en suspens depuis 2005, portant sur des questions essentielles liées à la protection des droits des pharmaciens et à la pérennité même de la profession.

Les représentants de la profession réfutent par ailleurs les discours relayant l’idée d’une “marge bénéficiaire excessive” de 57 %. Ils rappellent que les rapports officiels de la Direction générale des impôts situent le bénéfice net entre 8 % et 11 % seulement. Le chiffre de 57 % n’est, expliquent-ils, qu’un coefficient technique utilisé pour le calcul du prix des médicaments, sans rapport avec la réalité des revenus, largement absorbés par les charges fiscales, sociales et de fonctionnement.

Les pharmaciens dénoncent en outre de graves dysfonctionnements dans le système du médicament au Maroc, notamment pour les catégories 3 et 4, qui représentent 54 % des dépenses des caisses d’assurance maladie, mais continuent d’être distribuées dans les cliniques et hôpitaux plutôt que dans les officines. Ils considèrent cette situation comme une “exclusion des droits des pharmaciens” et une source structurelle de crise, jamais corrigée même après le décret de 2013 sur la tarification des médicaments.

Face à cette impasse, les syndicats exhortent le ministère à renouer avec un dialogue sérieux et une véritable démarche participative afin de résoudre les contentieux en suspens et de stabiliser un secteur vital qui constitue l’un des piliers de la politique nationale de santé.

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