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Les Algériens arrivent en tête des migrants en situation irrégulière ayant reçu un ordre de quitter le territoire dans l’Union européenne au dernier trimestre de 2024, avec 11 362 décisions d’expulsion, surpassant ainsi les Syriens (8 674 personnes) et les Marocains (8 561 personnes).
Selon les données publiées par l’agence européenne Eurostat, les États membres de l’UE ont émis, au cours des trois derniers mois de 2024, 124 935 ordres d’expulsion à l’encontre de ressortissants de pays tiers. Dans le même temps, 28 630 expulsions effectives ont été exécutées vers des pays hors de l’Union.
Les chiffres révèlent une augmentation de 11,5 % du nombre d’ordres d’expulsion par rapport au troisième trimestre 2024, tandis que les rapatriements effectifs ont progressé de 3,3 %. Comparé à la même période en 2023, les décisions d’expulsion ont bondi de 16,3 %, et les renvois forcés de 24,3 %.
Concernant les expulsions réellement mises en œuvre, les Géorgiens arrivent en tête avec 3 351 personnes renvoyées, suivis des Turcs (2 492 personnes) et des Albanais (1 982 personnes). Cette différence s’explique par la coopération plus active de ces pays avec l’Union européenne pour la réadmission de leurs ressortissants.
Au sein de l’UE, la France a été le pays ayant émis le plus grand nombre d’ordres d’expulsion, avec 31 880 décisions, suivie par l’Espagne (18 645 décisions) et l’Allemagne (15 135 décisions). Les Algériens représentent la première nationalité ciblée par les expulsions ordonnées par Paris.
En ce qui concerne les rapatriements effectifs, l’Allemagne arrive en tête avec 6 170 expulsions vers des pays tiers, suivie de la France (3 705 expulsions) et de la Suède (2 600 expulsions).
Ces statistiques traduisent un durcissement des politiques migratoires en Europe, marqué par une augmentation des renvois forcés et des défis liés à leur exécution, notamment en raison du refus de certains pays d’origine de coopérer.
À cet égard, la tension diplomatique entre Alger et Paris s’explique en partie par le refus des autorités algériennes de faciliter le retour de leurs ressortissants expulsés par la France, une situation qui alimente les frictions entre les deux pays.