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Le Roi Abdallah II de Jordanie aurait proposé ses services pour le rétablissement des relations entre Rabat et Alger. Le roi de Jordanie s’est engagé à travers une nouvelle initiative de combler le « fossé » si l’on veut dire ainsi, entre le Maroc et l’Algérie. Il faut dire que le souverain jordanien avait réussi une première fois à rapprocher Madrid et l’Algérie, en parvenant à un accord préliminaire en Algérie pour rouvrir l’Union maghrébine-européenne.
Le roi de Jordanie aurait insisté pour une rencontre entre le président algérien et le roi Mohammed VI, qui devrait se tenir en Suisse. Les efforts du « médiateur » auraient reçu l’aval du côté algérien. « Nous soutenons la médiation du roi Abdallah pour rouvrir le gazoduc Maroc-Espagne (GME) », a confié un diplomate algérien ayant requis l’anonymat.
Le Roi Abdallah II bin Hussein, souverain du Royaume hachémite de Jordanie, a profité de sa visite d’Etat à Alger le 3 et 4 décembre dernier pour tenter de convaincre les dirigeants algériens d’accepter une nouvelle mission de médiation avec le Maroc dirigée par la Jordanie. Le souverain jordanien a, selon nos sources, tenté de persuader le président algérien d’accepter une offre permettant de relancer le dialogue avec le voisin marocain afin de mettre un terme à une guerre diplomatique et politique qui inquiète fortement tous les acteurs du Monde arabe et musulman.
Auparavant, le souverain Hachémite s’était arrêté au Caire, où il a obtenu le soutien du président égyptien Abdel Fattah El-Sisi pour servir de médiateur entre Algérie et Maroc. Il faut dire que les relations diplomatiques entre Rabat et l’Algérie ont été rompues en août 2021. Depuis lors, les médiations de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de la Mauritanie n’ont pas été en mesure de surmonter le différend.
Abdallah II a fait de grands efforts dans le processus de règlement entre les deux pays. Selon des sources diplomatiques espagnoles, il semblerait qu’ils soient payants. En effet, il se murmure que des délégations algérienne et marocaine devraient se rencontrer dans une tribune suisse. Un diplomate algérien a déclaré récemment, dans des communiqués de presse au média espagnol « La Vanguardia » : « Nous soutenons la médiation du Roi Abdallah pour rouvrir le Grand Moyen-Orient. Je pense que cela pourrait arriver très bientôt, et ce serait un joli geste que normaliser les relations commerciales avec l’Espagne ». L’Algérie, a-t-il ajouté, « considère qu’en donnant la priorité à sa relation avec le Maroc, l’Espagne menace sa sécurité ».
Après la Ligue arabe, l’Arabie Saoudite et le Qatar, voici donc que la Jordanie propose ses services de médiateurs pour tenter de réconcilier deux frères « ennemis » au Maghreb, à savoir l’Algérie et le Maroc. Mais contrairement aux précédentes missions de médiation, le Roi Abdallah II a proposé une feuille de route qui se déploie à travers plusieurs étapes. La Jordanie semble privilégier le volet économique pour obtenir une décrispation des relations algéro-marocaines.
Le souverain Jordanien a insisté, sur la nécessité de relancer le gazoduc Maghreb-Europe enterré par le régime algérien à la fin du mois d’octobre 2021. La Jordanie ambitionne de convaincre l’Algérie de débloquer les exportations du gaz naturel vers l’Espagne via le Maroc permettant ainsi aux Marocains de reprendre un processus de coopération économique avec l’Algérie tout en profitant de certains privilèges comme les prix préférentiels liés au passage du gaz naturel via le territoire marocain.
En contrepartie, l’Algérie pourrait reprendre son leadership sur le marché gazier au niveau de la péninsule ibérique et sur le marché de l’Europe du sud où le Qatar et les Etats-Unis sont en train de la supplanter avec leurs exportations du GNL. Le Roi Abdallah II a suggéré également des pourparlers francs et directs entre l’Algérie, le Maroc et l’Espagne concernant les différends liés au conflit du Sahara.
L’objectif de cette médiation jordanienne est d’aboutir rapidement à une reprise des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc. Si la présidence a salué la bonne foi d’Abdallah II, il n’en demeure pas moins que cette médiation jordanienne n’a pas suscité réellement l’enthousiasme du régime algérien qui a formulé des exigences très strictes pour discuter de toute reprise des relations bilatérales.
Récemment, le Roi Mohammed VI a, à nouveau, invité le président algérien à un « dialogue » au Maroc, pour n’avoir pas pu le faire lors du sommet de la Ligue arabe à Alger, en novembre dernier. Mais à Al Mouradia, on craint encore cette rencontre. C’est dire l’intention belliqueuse d’Alger.