Le “Polisario” a été écarté des célébrations de la Journée mondiale de l’Afrique organisées cette semaine aux Îles Canaries. Un fait qui dépasse la simple dimension organisationnelle, et qui illustre un tournant notable dans les postures symboliques adoptées par certaines entités africaines à l’égard de ce mouvement séparatiste. Cet événement envoie également plusieurs messages à la fois politiques et diplomatiques, dans un contexte où la reconnaissance internationale de la légitimité de la position marocaine sur la question du Sahara ne cesse de croître.
La cérémonie, organisée par l’Union des associations africaines de l’archipel, s’est déroulée sans que la moindre invitation ne soit adressée aux représentants du “Polisario”. Ce choix s’inscrit dans une dynamique de repositionnement progressif de nombreux acteurs civils africains, y compris en dehors du continent, vis-à-vis des thèses séparatistes — en particulier à la lumière de l’élargissement du soutien au plan d’autonomie marocain, perçu comme une solution réaliste et pragmatique.
Cette mise à l’écart intervient à un moment où la diplomatie marocaine connaît un essor remarquable tant en Afrique qu’en Europe. Grâce à sa politique d’ouverture et de coopération Sud-Sud, le Royaume a su refonder ses relations africaines sur des bases économiques et de développement solides, faisant de lui un partenaire incontournable pour de nombreux pays du continent. Ce repositionnement stratégique a intégré la question du Sahara comme élément central dans les équilibres diplomatiques régionaux, réduisant progressivement la marge de manœuvre dont disposait le “Polisario”.
Par ailleurs, l’attitude européenne vis-à-vis des revendications séparatistes connaît elle aussi un infléchissement notable. Cela se manifeste par une série de décisions émanant d’institutions européennes maintenant les accords de partenariat avec le Maroc, y compris ceux couvrant ses provinces du Sud.
Ce qui s’est produit aux Îles Canaries revêt une signification particulière du fait qu’il s’agit d’une initiative émanant d’une union civile africaine représentant les diasporas du continent résidant dans l’archipel. Elle témoigne ainsi d’une évolution profonde au sein des sociétés africaines de la diaspora, qui refusent de voir les célébrations continentales instrumentalisées à des fins de promotion d’agendas séparatistes. Dès lors, l’exclusion du “Polisario” peut être interprétée comme un refus implicite de faire des plateformes africaines communes un terrain de conflits ou de reconnaissance de représentations non légitimes au regard du droit international.
Cet épisode symbolique révèle que le “Polisario” perd progressivement le soutien dont il bénéficiait, y compris en dehors des cadres officiels, signe d’un isolement croissant de sa cause. Il reflète également une maturité grandissante chez les acteurs civils africains, de plus en plus enclins à s’éloigner des surenchères politiques pour mettre l’accent sur les valeurs d’unité, de coexistence et de développement partagé qui incarnent véritablement l’esprit de la Journée mondiale de l’Afrique.