Le mouvement GenZ 212, a choisi d’emprunter une nouvelle voie de confrontation avec le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, cette fois sur le terrain économique. Le collectif a lancé, dans la nuit de lundi à mardi, un appel à la boycott des entreprises et marques affiliées au groupe familial du Premier ministre, une initiative qui rappelle fortement la campagne de boycott populaire de 2018.
Dans une publication diffusée sur sa page officielle Facebook, le mouvement a invité les citoyens à une “grève économique” visant les sociétés appartenant à Aziz Akhannouch, à son épouse et à leur famille. Le message, largement relayé sur les réseaux sociaux — plus de 27 000 interactions et 6 200 partages directs en quelques heures —, énumère douze marques actives dans divers secteurs : carburants, grande distribution, communication, médias et services.
Le communiqué du groupe explique que cette démarche intervient “face au silence persistant et à la gestion défaillante”, affirmant : « Nous sonnons chaque jour l’alarme, mais en vain. Il est temps de dire stop ! Nous appelons tous les Marocains libres à boycotter les produits des entreprises d’Aziz Akhannouch, symbole de la collusion entre l’argent et le pouvoir. Assez de vernis médiatique aux dépens de la dignité du citoyen. Boycotte et fais entendre ta voix ! »
Parmi les entités citées figurent le holding familial Akwa Group, la société Afriquia, premier acteur du marché marocain des hydrocarbures, ainsi que les enseignes rattachées à ses stations-service, telles que les magasins Mini Brahim et les cafés Oasis. La campagne vise également Maghreb Oxygène, entreprise leader dans le secteur des gaz médicaux, ainsi que le groupe Aksal, appartenant à Salwa Idrissi Akhannouch, épouse du chef du gouvernement.
Cette initiative ravive le souvenir de la campagne de 2018, qui avait visé principalement Afriquia, alors qu’Aziz Akhannouch occupait le poste de ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime. À l’époque, l’entreprise aurait subi une perte d’environ un tiers de ses ventes quotidiennes, selon plusieurs sources concordantes. Le boycott de 2018 avait également ciblé les marques Sidi Ali (eaux minérales) et Centrale Danone (produits laitiers), dans un contexte similaire de mécontentement social.
La nouvelle campagne intervient juste avant la publication par le mouvement “Génération Z” d’un nouveau manifeste réaffirmant ses revendications de réforme. Le texte souligne que “le dialogue avec le gouvernement actuel n’a plus de sens”, estimant que “ce gouvernement, en fin de mandat, a trahi ses promesses électorales et n’a pas tenu ses engagements”. Le collectif dénonce “la fin des manœuvres politiques” et réclame “le temps de la responsabilité et de la reddition des comptes”.
Dans son communiqué, GenZ 212 déclare avoir “perdu toute confiance dans le gouvernement actuel”, qu’il accuse d’avoir échoué à répondre aux aspirations sociales légitimes des citoyens. Le mouvement tient également pour co-responsables les partis politiques, qu’ils soient dans la majorité ou l’opposition, pour “leur incapacité à exercer leur rôle de contrôle, de vigilance et de défense des intérêts du peuple”. Il appelle ainsi à “la démission immédiate du gouvernement”, estimant qu’il a perdu toute légitimité politique et morale.