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Le Conseil supérieur de l'éducation propose d'intégrer la formation professionnelle dans l'enseignement supérieur

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Dans un rapport novateur intitulé « L’école nouvelle, un nouveau contrat social pour l’éducation et la formation : de la vision stratégique aux enjeux éducatifs futurs », le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique a proposé l'intégration de la formation professionnelle post-baccalauréat au sein du réseau des diplômes universitaires. Cette recommandation vise à améliorer l'insertion des diplômés dans le marché du travail et à réduire le taux de décrochage universitaire, un phénomène devenu un véritable défi pour le système éducatif marocain.

Le rapport met en lumière la nécessité de valoriser les formations courtes générales, techniques et professionnelles, afin d'accroître leur attractivité et de favoriser l'employabilité des jeunes diplômés. Selon le Conseil, la formation professionnelle joue un rôle clé dans l'enseignement supérieur, en particulier en raison du nombre croissant d'inscriptions et de son impact dans la formation de techniciens spécialisés. Cela nécessite une révision structurelle du système universitaire à accès libre, qui, bien que populaire, présente des lacunes en termes de qualification des étudiants et de leur employabilité.

Le rapport insiste également sur le fait que la multiplicité des acteurs dans ce domaine empêche l'élaboration d'une stratégie cohérente pour la formation, et que les coûts élevés des programmes professionnels limitent leur expansion à l'échelle nationale. En outre, il souligne le taux de « gaspillage inacceptable » dans les universités, où près de la moitié des étudiants inscrits dans des filières à accès libre abandonnent leurs études sans obtenir de diplôme, entraînant des pertes sociales et financières considérables.

Dans ce contexte, le Conseil recommande de réorganiser les deux premières années de l’enseignement universitaire en valorisant les diplômes de formation courte, tels que le Diplôme d'études universitaires générales, professionnelles et techniques. Ces diplômes pourraient soit constituer des qualifications finales reconnues sur le marché du travail, soit servir de tremplin pour poursuivre des études dans des programmes de licence, selon le modèle canadien.

Le rapport souligne également qu’une majorité des étudiants (plus de 95 %) s’engagent dans des licences de base, généralement dispensées par une seule faculté, sans la participation d'autres spécialités. Cette approche devrait être réévaluée afin d'inclure une diversité de programmes d’études durant les deux premières années de l’enseignement supérieur, afin d’enrichir le parcours des étudiants et de renforcer leur intégration dans le marché du travail.

Pour relever ces défis, le Conseil plaide pour l’adoption d’un modèle combinant l’enseignement en présentiel et l’apprentissage à distance, afin d'offrir une plus grande flexibilité dans l’organisation des parcours universitaires. Cette flexibilité est perçue comme un élément clé de la réforme, car elle permet d’adapter l’apprentissage aux besoins des étudiants et aux exigences de la société, que ce soit en termes de temps, de rythme ou d’espaces et de modes d’enseignement.

Ce rapport ambitieux du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique propose une feuille de route pour réformer l'enseignement supérieur, en intégrant la formation professionnelle dans le système universitaire, en réduisant les taux de décrochage universitaire et en adoptant des modèles pédagogiques flexibles adaptés aux évolutions économiques et sociales.

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