Le Cauchemar des Projets Hôteliers de Yasser Znagui : Scandales, Fraudes et Répercussions Judiciaires
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Le système judiciaire a mis un terme à l’épisode des affaires du conseiller royal "Yasser Znagui" dans deux dossiers majeurs relatifs à ce qui est désormais appelé "les hôtels et villas du Ritz-Carlton", situés dans les villes de Rabat et de M'diq. Ce verdict, rendu le jeudi 28 novembre 2024, a rejeté toutes les demandes d’appel concernant les jugements antérieurs ordonnant la restitution des terrains publics pris en charge par les sociétés de Znagui pour l'édification de complexes hôteliers de luxe et de villas. Pourtant, aucun de ces projets n’a vu le jour conformément aux cahiers des charges, en raison de violations financières et de gestion dans leur réalisation.
Selon les informations, le rejet du pourvoi déposé par la société "Siena Investments", fait référence au dossier de l’hôtel et des villas "Ritz-Carlton" à M'diq, un projet devenu une illusion. Bien que Znagui ait obtenu des milliards des banques sous forme de crédits, ainsi que d'autres milliards de la part des clients sous forme d'acomptes pour l'achat des villas, ces dernières se sont transformées en un véritable cauchemar pour les investisseurs. Nombre d'entre eux ont été victimes de l’une des plus grandes escroqueries jamais orchestrées dans cette ville paisible.
Le représentant légal de la société "Siena Investments", détenue par Znagui, a reçu une notification du rejet du recours contre la décision de la ministre de l’Économie et des Finances d’annuler l’acquisition de terrains publics pour ce projet, décision confirmée par un jugement final en faveur de l’État. Ce dernier a récupéré ces terres pour les transférer à d’autres investisseurs, selon un nouveau cahier des charges.
D'autre part, de nombreux clients, qui ont contacté le journal, attendent toujours des nouvelles concernant les millions qu'ils ont versés en acomptes pour l'achat des villas. Ce qui aurait dû être un complexe haut de gamme est désormais en passe de se transformer en un amas de constructions anarchiques, un refuge pour les sans-abris, après que Znagui ait initié le projet.
Les banques, de leur côté, ont prêté des milliards à ses sociétés sans que leur destination ne soit clairement définie, laissant un voile d'incertitude sur l’usage de ces fonds et sur la gestion des emprunts et acomptes, alors que la question de leur destination reste entière.
Un autre scandale entache la réputation de Znagui et de ses sociétés, celui de la valeur réelle des projets hôteliers. Des prêts colossaux ont été sollicités pour obtenir un maximum de fonds, mais les audits réalisés suite à l'éclatement du scandale ont révélé que la valeur réelle de ces projets ne représentait qu’un quart des crédits et acomptes reçus. Une interrogation demeure : où Znagui a-t-il réellement dirigé ces énormes sommes ?
Les affaires judiciaires de Znagui ne se limitent pas à l’hôtel et aux villas de M'diq. En effet, son frère, Karim Znagui, a été condamné à une peine de prison de trois ans pour des accusations de "fraude, falsification et utilisation malhonnête des fonds de l’entreprise à des fins personnelles". Ces accusations sont punissables en vertu des articles du code pénal 358, 359, 540, 129 et de l’article 107 du Code des sociétés à responsabilité limitée. Avant cela, Znagui a été écarté du conseil d’administration du fonds d'investissement "Sal Capital", suite aux difficultés financières rencontrées par le projet de la marina de Tanger, qui peine à se concrétiser depuis plusieurs années.
Selon des sources, des investisseurs émiratis et qataris, dont des personnalités royales, ont déposé des plaintes auprès des autorités judiciaires marocaines, et de grandes têtes pourraient tomber, entravant ainsi les investissements étrangers dans le royaume. Les ennuis de Znagui se sont également intensifiés à Rabat, après le rejet des pourvois concernant l’hôtel "Ritz-Carlton", situé non loin du prestigieux golf Royal Dar Es Salam.
Le rejet de l’appel concernant la société RCGR, propriété de Znagui, fait face à de nombreuses irrégularités financières qui pourraient mettre fin à la carrière de ce conseiller surnommé "le mentor des conseillers". Il s'agit du dossier n°4769/4/1/2022, relatif à une demande d'arrêt de l'exécution du contrat de résiliation, ainsi que du dossier n°1397/4/1/2024 concernant l'annulation de la décision de résiliation, dans lequel le rejet de l'appel a également été confirmé.
La justice avait précédemment statué contre la société de Znagui concernant l’hôtel "Ritz-Carlton de Rabat", ordonnant la restitution à l’État du terrain colossal prévu pour ce projet, après qu’il soit apparu que la société avait manqué à ses engagements du cahier des charges. Sur les 40 hectares alloués, seule une portion de 8 hectares avait été utilisée pour la construction de l'hôtel, tandis que les 32 hectares restants étaient réservés pour un espace vert, ce qui a constitué une violation flagrante des termes du contrat.
Cet hôtel, désormais opéré par l’Office Chérifien des Phosphates, un acteur reconnu pour la gestion d’unités hôtelières de haut niveau, a ouvert ses portes en respectant des normes internationales. L’État a récupéré le terrain conformément à un cahier des charges révisé, et après avoir suivi toutes les voies légales, y compris pour l’hôtel.
Les diverses actions en justice entreprises par Znagui ont toutes abouti à des défaites face à l’État, suite à la constatation de multiples violations des cahiers des charges, permettant ainsi à l’État de récupérer ses terres et de restaurer son autorité. La justice a tranché avec impartialité et sagesse dans l'un des dossiers les plus complexes de violations dans lesquels est impliqué une personnalité de la stature d’un conseiller royal.