A quelques jours de sa prochaine tournée en Afrique, le président Emmanuel Macron a étalé, lundi 27 février 2023, dans un discours sa nouvelle politique à l’égard de l’Afrique, en présence d’une délégation mixte qui devait l’accompagner ainsi qu’une panoplie de journalistes.
Tourner la page du passé et entamer une nouvelle basée surtout sur le respect, l’équité et l’approche de la société civile au lieu de celle du gouvernement à gouvernement ; tel est le point de départ de l’édification des relations avec les pays africains, qui doivent être considérés comme des partenaires et des voisins avec lesquels la France a toujours eu un lien unique et existentiel. C’est donc une politique de plus en plus visible qui doit associer toutes les composantes de la société française en entrepreneurs, représentants de la société civile et instances administratives.
A cet effet, il ne s’agit plus de politique africaine comme c’était le cas dans le passé mais de se mettre en humilité face à ce qui se passe actuellement sur le continent africain et pour cette raison, le président a réitéré sa détermination de lutter contre l’idée de faire de l’Afrique un terrain de compétition ou de rente.
C’est donc une priorité pour la France de s’engager dans des relations équilibrées, responsables et réciproques avec ses partenaires africains pour faire face aux différents enjeux à savoir le réchauffement climatique, le nouvel ordre mondial qui est en train de s’installer, la transition énergétique et finalement les mutations économiques et sociétales dominées par le numérique.
Tous ces impératifs font que les nouvelles orientations de la France dans le continent africain doivent se baser sur quatre axes :
1- Travailler sur des partenariats culturels et scientifiques pour la restitution des œuvres d’art africain et encourager les échanges en matière d’innovation et de recherche, de formation et de coopération à tous les niveaux du système éducatif entre la France et les pays d’Afrique.
2- Donner plus de chance à la Diaspora africaine pour s’engager dans le processus du développement si bien du continent africain que de la France.
3- Aider les entreprises en difficulté implantées dans différents pays du continent africain et établir un nouveau plan d’action pour stimuler l’investissement dans des secteurs comme l’agriculture, la digitalisation et la Co-industrialisation.
4- Passer d’une logique d’aide à une logique d’investissement solidaire et partenarial.
5- Instaurer un nouveau modèle de partenariat militaire axé sur l’intimité et la formation
A noter que le gouvernement français a mis à la disposition de ces ambassades représentatives dans les pays africains un budget de 40 millions d’euros destinés à financer les différentes actions que son pays compte bien mener en Afrique auprès de nouveaux porteurs de projets et des entreprises en difficulté.
D’autres fonds seront débloqués dans le cadre du sommet du 23 juin à Paris qui aura pour thème aussi le nouveau pacte pour la nouvelle architecture financière internationale pour lutter contre les inégalités financières et les transitions climatiques.
Il s’ensuit donc que l’objectif du nouveau regard de la France s’inscrit dans une perspective de défense des intérêts de l’Hexagone, de plus en plus menacés par la montée en puissance de la Chine et de la Russie dans le continent africain. Des intérêts qui ne peuvent être préservés que par le soutien de la démocratie et de la liberté avec toutefois une nouvelle ambition économique avec les partenaires africains, caractérisée par la lucidité, le respect et l’engagement responsable.
Enfin, avec cette vision, le président Emmanuel Macron arrivera-t-il à convaincre une jeunesse africaine qui revendique une souveraineté propre et un retrait de la France de ses propres affaires ?
ML
