Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche, du Développement rural, et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a tenté d’expliquer la hausse sans précédent des prix de la viande rouge, dépassant les 100 DH/kg pour le veau et 100 à 120 DH/kg pour le mouton, en livrant nombre de données sur la situation de la production de viande rouge au Maroc.
Ainsi dans une présentation devant la Commission des Secteurs productifs à la Chambre des Représentants, le ministre a étalé les différentes mesures prises par le gouvernement pour soutenir les professionnels, qui ont d’ores et déjà tiré la sonnette d’alarme et appelé le gouvernement à l’ouverture de véritables canaux de dialogue avant l’avènement du mois de Ramadan et de l’Aïd Al-Adha afin de remédier à la pénurie et permettre aux consommateurs d’obtenir de la viande à des prix raisonnables.
A cet égard, le ministre a expliqué que la production et les prix de la viande rouge au Maroc ont été affectés par plusieurs facteurs tels que la sécheresse que le pays a connue ces dernières années, et ayant poussé certaines des éleveurs de bétail à vendre des veaux mâles et femelles pour l’abattage, avec la diminution de l’insémination artificielle pendant la période de la pandémie du Covid 19 et c’est ce qui a entraîné une pénurie du nombre de veaux produits localement.
Il a aussi évoqué les prix élevés des fourrages du bétail en raison de l’augmentation des prix au niveau mondial des matières premières, notant ainsi que les fourrages produits localement et importés ont augmenté respectivement de 40% et 27%, en octobre 2022, par rapport à la même période de 2021, ce qui a affecté la productivité du troupeau.
Ces facteurs ont donc eu pour conséquence la hausse de 7% et 10% des prix des veaux destinés à l’engraissement et ceux des agneaux destinés à l’abattage et une augmentation du prix de la viande rouge de 17%, a-t-il souligné.
Pour faire face à cette situation, le ministre de l’Agriculture a déclaré que son département travaille d’arrache-pied pour soutenir et légaliser l’insémination artificielle, à travers l’élaboration d’un arrêté ministériel qui définit les spécificités techniques pour la production, l’importation, la détention et la commercialisation des graines d’insémination congelées, ainsi que les conditions pratiques d’insémination artificielle de tous types d’animaux, outre la sortie d’un arrêté portant suspension des droits d’importation applicables aux vaches destinées à l’abattage dans la limite de 20.000 têtes pesant plus de 550 kg, équivalent à 60.000 tonnes de viande rouge, pour approvisionner le marché national et stabiliser les prix.
Dans ce même cadre, et en vertu de l’accord de libre-échange entre le Maroc et l’Union européenne pour l’année 2022-2023, le gouvernement a également facilité l’importation de 40.000 têtes de veaux destinés à l’engraissement.
ML