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Grève des avocats : Une médiation parlementaire pour rétablir le dialogue avec le ministre de la Justice

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Les avocats s'apprêtent à engager un dialogue avec le ministre de la Justice, Abdelatif Ouahbi, après une semaine marquée par une escalade de leurs protestations contre le gouvernement, symbolisée par une grève nationale suspendant leurs activités.

Par le biais d’une médiation parlementaire, Ouahbi rencontrera les avocats demain, samedi, dans un contexte où les déclarations de part et d’autre manifestent une volonté d’apaisement par la voie du dialogue, pour atténuer la tension croissante.

Dans un communiqué diffusé hier, l’Association des barreaux du Maroc a affirmé la disposition des avocats à répondre favorablement aux initiatives de médiation en faveur d’un dialogue. Elle a cependant insisté sur la nécessité d’un échange à la fois sérieux et responsable, couvrant l’intégralité des revendications selon une méthode rigoureuse, dotée d’un ordre du jour et de procès-verbaux, et respectant pleinement l’Association, ses missions, son histoire et la dignité de la profession au sein de l’État de droit.

L’Association considère que la décision d’un arrêt total des fonctions de défense a rassemblé les avocats dans un élan de solidarité et de responsabilité à l’échelle nationale, estimant que cette initiative a « redonné à la profession son éclat, son unité et sa dignité ».

Les avocats ont par ailleurs dénoncé ce qu’ils qualifient d’attaques irresponsables visant l’Association des barreaux du Maroc, déplorant une logique de dénigrement qui, selon eux, méconnaît la valeur, le statut et l’histoire de la profession dans le cadre du processus de construction constitutionnelle, de défense des droits fondamentaux et de préservation de l’indépendance judiciaire ainsi que des grandes causes nationales.

De son côté, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a exprimé, hier à l’issue du Conseil de gouvernement, une disposition au dialogue. Il a souligné que le gouvernement, comme l’avait déjà déclaré le ministre de la Justice, procède « de bonne foi » et demeure engagé dans l’échange avec les acteurs concernés. Baitas a par ailleurs attribué les mouvements de grève successifs à la dynamique de réforme en cours, expliquant que « seul celui qui entreprend des réformes attire la critique ».

Avant de rencontrer les avocats, le gouvernement a laissé entrevoir la possibilité de révisions des textes législatifs sujets à contestation. Prenant l'exemple du projet de loi sur le droit de grève, le gouvernement a manifesté sa volonté de réagir aux propositions d’amendements, suite aux avis consultatifs émis par des institutions constitutionnelles telles que le Conseil national des droits de l’Homme et le Conseil économique, social et environnemental.

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