Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a réaffirmé que le Maroc reste attaché au dialogue avec l’Espagne concernant la délimitation de ses frontières
maritimes, insistant sur le respect des normes internationales dans ces discussions.
Lors d’un séminaire organisé mardi en partenariat avec l’Institut de droit international (IDI) sur le
thème « Pratiques internationales dans la délimitation des espaces maritimes », Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a souligné l’importance stratégique de la mer pour le Maroc et son rôle central dans la vision géopolitique nationale.
« Posséder un littoral ne suffit pas pour être une nation maritime, il faut l’intégrer dans sa vision
géopolitique », a déclaré Bourita, rappelant l’engagement du Royaume à respecter les normes
internationales et à rejeter toute approche unilatérale dans la délimitation des frontières. Il a précisé
que chaque tentative d’imposition avait été confrontée par le Maroc de manière ferme, mais toujours
dans le cadre du droit international.
S’agissant des relations avec l’Espagne, le ministre a réaffirmé l’attachement du Maroc au dialogue
pacifique et constructif pour la délimitation des frontières maritimes, insistant sur le rôle de la coopération bilatérale comme moteur de partenariat stratégique.
« Lorsque le choix se porte sur le dialogue, la mer cesse d’être une ligne de séparation pour devenir un pont d’union », a-t-il ajouté. Le ministre a également mis en avant la dimension économique et continentale de la stratégie maritime marocaine, citant la valorisation du potentiel océanique, le développement des infrastructures portuaires, notamment Tanger Med et le futur port de Dakhla Atlantique, ainsi que le renforcement de la flotte nationale.
Il a souligné l’importance des initiatives royales telles que le Processus de Rabat pour la sécurité maritime africaine, l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique et le gazoduc Nigeria– Maroc, symboles d’une vision continentale alliant développement, industrialisation et stabilité.
a appelé à moderniser le droit international de la mer afin d’intégrer les avancées technologiques, de répondre aux enjeux environnementaux et de prendre en compte les nouveaux usages maritimes. Il a insisté sur l’urgence de la mise en œuvre de l’Accord sur la biodiversité au-delà des zones de juridiction nationale (BBNJ).
Le ministre a retracé l’évolution de la souveraineté maritime du Royaume, depuis la création de la
Marine royale en 1960, l’établissement de l’Office national des pêches en 1969, la proclamation des
eaux territoriales en 1973, jusqu’aux récentes extensions législatives concernant les eaux territoriales et la zone économique exclusive (ZEE). Selon lui, ces mesures reflètent une stratégie cohérente avec la Convention de Montego Bay de 1982 et illustrent la volonté du Maroc de considérer le droit de la mer comme un instrument évolutif.
Le séminaire a réuni de nombreux juristes internationalistes marocains et étrangers, dont Mohamed Bennouna, président de l’IDI, et Yuji Iwasawa, président de la Cour internationale de justice.