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Invité à un Forum de la MAP mercredi dernier, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a mis en exergue l’importance du dessalement de l’eau de mer comme une alternative pour lutter contre le stress hydrique dans le pays.
A cette occasion, le ministre a déclaré : « les faibles précipitations combinées à des ressources hydriques limitées ont rendu indispensable le recours au dessalement de l’eau de mer pour répondre aux besoins en eau des régions côtières et leur permettre de développer leur agriculture ».
Partant de cette déclaration, le dessalement de l’eau de mer s’impose de lui-même pour contrer le manque d’eau et permettre de maintenir si bien l’approvisionnement en eau potable pour les ménages que pour l’irrigation des terres agricoles. A cet égard, le Maroc est en mesure d’adopter cette technique vu sa position géographique sur les deux océans avec 3000km de littoral. Une nouvelle vision qui a déjà commencé dans le Souss et plus particulièrement dans la région d’Agadir avec une des plus grandes stations de dessalement de l’eau de mer à Chtouka Ait Baha. Une unité conçue pour l’irrigation de 15000 ha de primeurs ainsi qu’une alimentation en eau potable du Grand agadir.
A noter également qu’avec le dessalement de l’eau de mer, le but est de permettre au Maroc de disposer de 1,3 milliard de m3 d’eau potable d’ici 2030, a précisé le ministre. Une politique qui vise également la garantie d’accès à l’eau potable pour les populations des régions côtières et une protection en contrepartie de la nappe phréatique des régions montagneuses.
Toujours selon le ministre, une commission a été créée composée en plus de son département des représentants du ministère de l’Agriculture et de l’Intérieur, chargée de revoir la stratégie du grand projet « Green Generation » qui doit prendre en considération le potentiel hydrique de chaque région et prendre les mesures nécessaires pour garantir leur approvisionnement en eau.
A cet effet, plusieurs actions ont été menées par le département du ministre, notamment la suspension des subventions pour les cultures consommatrices de beaucoup d’eau tels que l’avocat et la pastèque.
Ainsi, le dessalement de l’eau de mer, dans le cadre du principe de solidarité inter-villes, permettra un approvisionnement aussi bien des zones montagneuses que côtières et dans cette optique, un projet de construction d’une station de dessalement de l’eau de mer est lancé dans la ville de Safi en collaboration avec l’Office chérifien du phosphate (OCP) afin de desservir la ville de Marrakech en eau potable.
Enfin rappelons que le Maroc prévoit dans le cadre de cette nouvelle politique la réalisation d’une vingtaine de stations de dessalement de l’eau de mer à l’horizon 2030, et ce conformément au programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (2020-2027). Un plan modifié pour s’étendre sur d’autres villes comme Guelmim, Essaouira, Nador, Casablanca, Tiznit et Erfoud, pour une enveloppe budgétaire globale de 150 milliards de dh au lieu de 115 milliards comme il a été prévu au début.
In fine, la politique de dessalement de l’eau de mer peut être une complémentarité de la politique des barrages que le Maroc a adoptée et qui a bien donné ses fruits. Cependant, avec le réchauffement climatique et les périodes de sécheresse toutefois imprévisibles, d’autres alternatives sont possibles dont le traitement des eaux usées, le changement des comportements au niveau de la consommation d’eau, la réglementation de certaines cultures destinées à l’exportation et des programmes de sensibilisation sur la pénurie d’eau et les moyens de lutte adoptés par le ministère de tutelle.
ML