Benkirane : "Le gouvernement Akhannouch a échoué, et nous visons la première place aux prochaines élections"
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Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), a annoncé sa détermination à briguer les prochaines élections avec l’ambition d’arriver en tête, affirmant que le gouvernement actuel avait, selon lui, « chuté politiquement ».
S’exprimant lors du forum régional des instances territoriales à Casablanca, ce dimanche 2 février 2025, Benkirane a souligné que l’exécutif dirigé par Aziz Akhannouch avait perdu l’appui des partis politiques et de la société, le rendant politiquement fragilisé et isolé.
L’ancien chef du gouvernement estime que, bien au-delà des faiblesses de son successeur, ce dernier « ne saisit pas l’intérêt véritable du peuple et ne conçoit la politique qu’en termes de profit », le qualifiant de « commerçant dont la seule boussole est le gain financier, pour qui la victoire politique n’est qu’un levier d’accès aux privilèges et aux marchés lucratifs ».
Par ailleurs, Benkirane a réaffirmé que la référence islamique demeure la force motrice du PJD. « Si nous vieillissons, notre référentiel, lui, ne prend pas une ride », a-t-il déclaré, soulignant que cette assise idéologique constitue une source de soutien et de guidance divine.
Il a également insisté sur le fait que la victoire émane de la volonté de Dieu, rappelant l’importance de ne jamais dissocier la dimension spirituelle de la vie politique, tout en assumant les sacrifices et les engagements qu’impose l’action publique.
Le leader islamiste a exhorté les membres de son parti à redoubler d’efforts pour mobiliser, sensibiliser et rallier les citoyens à leur cause, en plaçant l’objectif de la première place aux élections comme un horizon inéluctable. Selon lui, l’abstention équivaut à un soutien tacite à la corruption.
Dans ce cadre, il a plaidé pour une offensive politique et sociale intense, prônant une proximité accrue avec la population afin d’expliquer la vision et les programmes du parti, dans l’espoir d’un retour en force d’ici moins de deux ans.
Reconnaissant certaines erreurs du PJD lors du précédent mandat, Benkirane a estimé que son parti devait faire face à ses responsabilités vis-à-vis des citoyens, notamment sur des dossiers sensibles tels que l’introduction de la langue arabe dans l’éducation, la signature de la normalisation avec Israël ou encore la légalisation du cannabis à usage industriel.
Toutefois, il a tenu à préciser que ces fautes avaient été reconnues, assumées et payées au prix fort, tout en affirmant que le PJD restait fidèle à son essence et entendait renouer avec le peuple dans son authenticité première.
En outre, le secrétaire général du PJD a salué le succès de la dernière session du Conseil national, soulignant l’élan de solidarité manifesté par les contributions financières des membres en vue de financer le neuvième congrès national. Il a appelé l’ensemble des militants à poursuivre cet engagement et à l’amplifier, afin de préparer au mieux les échéances politiques et organisationnelles à venir.