Augmentation des prix des œufs pendant le Ramadan : guerre d’accusations entre producteurs et commerçants
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Suite à l’augmentation considérable des prix des œufs lors de la première semaine du mois de Ramadan, atteignant presque 2 dirhams l’œuf, une guerre d’accusations a éclaté entre les professionnels sur la responsabilité de cette flambée des prix.
L’Association nationale des commerçants et distributeurs d’œufs de table a rejeté les accusations des producteurs d’œufs qui l’ont blâmée pour cette hausse des prix. Elle a précisé que les coûts de production se situaient entre 0,60 et 0,70 dirham par œuf dans les exploitations, alors que le prix minimum de l’œuf l’année dernière était resté à 1,10 dirham. Ce dernier a augmenté à 1,45 dirham depuis fin février, ce qui, selon l’association, montre des marges bénéficiaires élevées chez les producteurs.
De leur côté, les producteurs et éleveurs de volaille ont refusé de porter seuls la responsabilité de cette augmentation, soulignant que la chaîne de commercialisation, avec ses spéculations, commence dans les exploitations et se prolonge à travers les marchés de gros jusqu’aux marchés locaux.
Afin d’expliquer le parcours des prix de l’œuf, les commerçants ont révélé que la marge bénéficiaire du commerçant et du collecteur ne dépasse pas 3 centimes par œuf, incluant tous les coûts de transport et autres frais, tandis que la marge bénéficiaire du distributeur se situe entre 4 et 5 centimes.
Le secrétaire général de l’Association nationale des producteurs de poulets de chair a, pour sa part, précisé que le prix des œufs dans les exploitations ne dépasse pas 1 dirham, ce qui signifie que le prix ne devrait pas dépasser 1,20 dirham pour le consommateur, jugeant que certaines augmentations étaient injustifiées de la part de certains commerçants et spéculateurs. Toutefois, il a également reconnu que la spéculation n’est pas la responsabilité d’une seule partie, les producteurs étant eux-mêmes confrontés à l’augmentation des coûts des aliments pour animaux, ce qui les place face aux fluctuations du marché.
D’un autre côté, les commerçants d’œufs estiment que les producteurs sont les principaux bénéficiaires de l’augmentation des prix. L’un des commerçants a expliqué que le débat sur les prix avait contraint les producteurs à revenir sur leur décision d’augmenter les prix dans les exploitations, ramenant ainsi le prix à 1 dirham après que la spéculation ait fait grimper les tarifs. Il a ajouté que les producteurs avaient intégré le marché de la spéculation, augmentant les prix pour réaliser des bénéfices supplémentaires, avant que la pression des circonstances ne ramène les prix à des niveaux plus réalistes.
Certaines rumeurs ont également laissé entendre que les détaillants étaient impliqués dans l’augmentation injustifiée des prix pendant les premiers jours du Ramadan, profitant de l’énorme demande pour ce produit de base sur les tables marocaines.
Alors que le débat continue, les prix des œufs restent sous surveillance, et les évolutions économiques pourraient entraîner des interventions plus strictes pour réguler la spéculation et garantir la stabilité des prix, afin de protéger les consommateurs contre les fluctuations excessives.