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La relation entre Paris et Alger, soumise à des fluctuations cycliques, est entrée dans une nouvelle période de crise avec la décision du président Abdelmadjid Tebboune, annoncée mercredi 8 février, de rappeler « pour consultations » l’ambassadeur algérien en France. Ce geste de mauvaise humeur répond à l’intervention lundi de l’ambassade de France à Tunis destinée à éviter à l’opposante algérienne Amira Bouraoui, également détentrice d’un passeport français, son extradition vers l’Algérie à partir de la Tunisie où elle était entrée illégalement trois jours plus tôt afin de s’y réfugier.
Cette Franco-algérienne faisait l'objet d'une interdiction de sortie du territoire en Algérie. Elle avait été interpellée par la police tunisienne alors qu'elle cherchait à prendre un avion pour la France. Une juge l'avait remise en liberté lundi mais elle avait ensuite été emmenée par des policiers tunisiens avant d'obtenir la protection du consulat français à Tunis.
Aux yeux d’Alger, le rôle joué par la France relève d’une « exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne » réclamée par la justice de son pays, dénonce un communiqué du président Tebboune. De son côté, le ministère algérien des affaires étrangères a exprimé « la ferme condamnation par l’Algérie de la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français »
Dans cette note officielle, l'Algérie a rejeté ce développement "inadmissible et inqualifiable" qui cause "un grand dommage" aux relations algéro-françaises.
Après un coup de froid depuis l'automne 2021, Paris et Alger avaient scellé un net réchauffement de leurs relations à l'occasion d'un déplacement du président français Emmanuel Macron en août dernier. Les deux chefs d'Etat avaient alors signé en grande pompe une déclaration commune pour relancer la coopération bilatérale.