Alerte européenne sur les atteintes aux droits de l'homme en Algérie : Appel à des sanctions contre la répression du régime algérien
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Plusieurs eurodéputés, représentant une diversité de courants politiques, ont adressé une lettre au vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, pour dénoncer les graves atteintes aux droits de l'homme commises par le régime algérien. Cette correspondance, la cinquième en moins d'un an, exprime une condamnation ferme des tactiques répressives du gouvernement algérien, mettant en évidence une élimination systématique de la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association.
Datée du 10 novembre dernier, cette lettre souligne les violations flagrantes des libertés civiles en Algérie, notamment la dissolution de plus de 20 organisations de défense des droits de l'homme, la fermeture de médias indépendants et la détention arbitraire de journalistes et d'activistes politiques. Les signataires de la lettre citent des exemples poignants de ces abus, comme la condamnation à cinq ans de prison du journaliste algérien Ihsane El Kadi pour ses critiques envers les autorités et la condamnation à mort du journaliste Abdou Semmar pour des accusations d'espionnage et de diffusion de fausses informations.
Les autorités algériennes ont également dissous des organisations renommées, dont la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) et le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), en plus de suspendre deux partis politiques et de fermer deux médias indépendants, Radio M et Maghreb Émergent. Cette répression croissante a suscité une série d'initiatives du Parlement européen au cours de cette année, dont une résolution de condamnation en mai dernier, exprimant une préoccupation continue face à la dégradation des droits de l'homme en Algérie.
La lettre des eurodéputés est perçue comme une réponse à l'appel du Rapporteur spécial des Nations unies, Clément Nyaletsossi Voule, demandant la levée des restrictions imposées aux organisations civiles en Algérie. En dépit de cet appel, le régime algérien a intensifié ses attaques contre les droits fondamentaux. Les députés européens condamnent également explicitement la violation par l'Algérie des principes de l'Accord d'association UE-Algérie, qui stipule le respect des droits humains comme essentiel. Ils appellent ainsi le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité à entreprendre des actions diplomatiques fermes, y compris des sanctions, contre le régime algérien pour ces transgressions, posant la question de la réaction à venir de la Commission européenne.