La Coordination nationale des victimes du séisme d’Al Haouz organise une nouvelle mobilisation devant la préfecture de la région Marrakech–Safi, ce vendredi 21 novembre, dans une démarche escalatoire révélatrice du climat de tension croissante parmi les familles qui attendent toujours la régularisation de leurs dossiers, plus de deux ans après la catastrophe qui a frappé le Haut Atlas.
Dans un communiqué, la Coordination a appelé le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, à ouvrir une enquête impartiale sur les irrégularités présumées liées aux indemnisations, à sanctionner les responsables, et à intervenir de toute urgence pour mettre fin aux souffrances des sinistrés et garantir leurs droits en matière d’aide et de relogement.
Elle a également invité les acteurs civils et défenseurs des droits humains à participer à la mobilisation en soutien aux victimes et à leur droit légitime à un logement décent et à des conditions de vie dignes.
Dans ce contexte, l’un des sinistrés du séisme, a indiqué que cette manifestation est le résultat d’un mécontentement sans précédent vécu par les exclus des indemnisations destinées aux familles sinistrées. Il a affirmé que ces familles « n’ont jamais cessé d’organiser des sit-in et de déposer des plaintes et mémorandums auprès de différentes institutions » afin de mettre fin à des souffrances qui persistent depuis plus de deux ans.
Il a déclaré que les familles ayant perdu leurs maisons et leurs biens « vivent leur troisième hiver sous des tentes en plastique délabrées », estimant que cette situation « ne reflète en rien le Maroc d’aujourd’hui, qui parle d’un nouveau modèle de développement et accueille de grands événements internationaux ».
Il accuse certains responsables de « fuir leurs responsabilités et de fermer les yeux », en adoptant un discours « présentant une image embellie, loin de la réalité », ou en qualifiant les victimes de « personnes souffrant de troubles psychologiques » simplement parce qu’elles réclament leurs droits.
Selon lui, des centaines de familles sont toujours privées de leur droit à un logement décent, droit garanti par la Constitution et par le communiqué royal du 14 septembre 2023. Il estime que certaines parties « veulent clore ce dossier sans faire justice aux victimes ».
Par ailleurs, de nombreux sinistrés du séisme du Haut Atlas continuent de subir des conditions de vie extrêmement difficiles en attendant leur relogement, plus de deux ans après le drame qui a frappé Al Haouz et d’autres zones le 8 septembre 2023. Leur détresse s’aggrave à chaque hiver, car un grand nombre d’entre eux vit toujours sous des tentes fragiles incapables de résister au vent, à la pluie et au froid glacial.
Le vendredi 14 novembre 2025, des dizaines de sinistrés dans la région d’Al Haouz ont passé une nuit éprouvante en raison de fortes pluies qui ont inondé leurs tentes délabrées, aggravant davantage leurs souffrances.
La Coordination nationale des victimes du séisme avait déjà organisé, le lundi 3 novembre 2025, un sit-in devant le Parlement à Rabat pour exiger une résolution des dossiers en suspens et la généralisation des indemnisations à toutes les familles exclues et privées de soutien.






