Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azeddine El Midaoui, a exprimé son insatisfaction quant à la situation actuelle de l’université marocaine, appelant à une profonde réflexion sur son avenir afin qu’elle retrouve son rôle moteur dans le développement du pays.
Intervenant, mercredi soir, lors de la discussion du budget sectoriel de son ministère à la Chambre des représentants, El Midaoui a insisté sur la nécessité de repenser le modèle universitaire et de “transformer les universités d’institutions centrées sur l’enseignement théorique en structures productrices de richesse et d’innovation”.
Le ministre a estimé que “le véritable changement est possible grâce à une mobilisation collective et à un effort soutenu dans le domaine de la recherche scientifique”. Il a également souligné que “les ressources financières nécessaires à cette transformation peuvent être mobilisées, non seulement à travers le budget de l’État, mais aussi via la coopération internationale et les partenariats stratégiques”.
El Midaoui a par ailleurs déploré l’absence de continuité dans les réformes éducatives, qu’il considère comme la cause principale des dysfonctionnements du secteur. “Chaque fois qu’une réforme est lancée, elle est vite abandonnée pour être remplacée par une autre. Un véritable projet de réforme doit s’inscrire dans la durée, avec une vision globale et une stratégie claire”, a-t-il affirmé.
Selon lui, cette instabilité a plongé l’enseignement supérieur dans “un état de confusion”, où même les principaux acteurs “se sentent perdus face à la succession rapide de politiques sans cohérence”.
Le ministre a également souligné une hausse préoccupante de l’inscription dans l’enseignement supérieur privé, qui atteint désormais 12,5 %, avertissant que ce chiffre pourrait grimper à 50 ou 60 % dans les années à venir. “Les familles marocaines sont prêtes à tout sacrifier pour assurer une éducation de qualité à leurs enfants”, a-t-il noté.
Concernant la migration des médecins, El Midaoui a précisé que le ministère “n’est pas opposé à la mobilité”, qu’il considère comme une source d’enrichissement et d’acquisition de compétences, mais il a reconnu que cette fuite des talents résulte principalement du manque de places dans les filières de spécialisation médicale au Maroc.
“Nous travaillons actuellement avec les doyens et les professeurs pour résoudre ce problème”, a-t-il ajouté, affirmant que “le développement de la formation spécialisée réduira considérablement la tendance à l’émigration des médecins”.






