Attisé par la chaleur et le vent, un violent incendie ravage depuis mardi les massifs forestiers de Chefchaouen, mobilisant pompiers, militaires et moyens aériens pour contenir le plus important feu enregistré au Maroc cette année.
Des moyens terrestres et aériens restent mobilisés pour tenter de contenir le violent incendie qui ravage, depuis mardi, les massifs forestiers de Chefchaouen, dans le Rif. Jeudi matin, des avions Canadair survolaient la zone montagneuse, appuyés par des équipes au sol luttant contre les flammes près de Derdara, premier village touché.
Sur place, les témoignages traduisent la détresse des habitants. « Notre vie a basculé. Le feu a tout emporté », confie Mohammed Darraz, agriculteur spécialisé dans l’olivier. Âgé de 32 ans, il garde désormais ce qui reste du troupeau d’un voisin hospitalisé, qui a perdu 30 moutons. « Certains animaux ont été brûlés vifs dans leurs enclos. Nous avons essayé de nous entraider, mais face à un tel incendie et au vent, c’était presque impossible. »
Ahmed Benali, 45 ans, partage le même désarroi : « On n’a pas d’autres cultures pour vivre… Que peut-on faire maintenant ? » À ses côtés, un chien assoiffé illustre la dure réalité laissée par les flammes.
Selon Abderrahim Houmy, directeur général de l’Agence nationale de l’eau et des forêts (ANEF), il s’agit du plus grand incendie enregistré cette année au Maroc, avec une propagation « exceptionnelle » favorisée par le relief accidenté et de puissantes rafales de vent. Mercredi soir, près de 500 hectares de forêts et cultures avaient déjà été détruits.
La lutte contre le sinistre est compliquée par une intense vague de chaleur et le chergui, vent sec venu du Sahara. Le Maroc, touché par une sécheresse persistante depuis 2018, est ainsi confronté à des conditions extrêmes. Plus largement, l’incendie de Chefchaouen s’inscrit dans un contexte méditerranéen marqué par de violents feux : le Portugal, la Grèce, l’Italie et l’Espagne se battent eux aussi contre les flammes en pleine canicule.