Site indépendant d'actualités

Tramway Rabat : tarifs en hausse et service critiqué

0

À compter de ce mardi, la société du Tramway Rabat-Salé a officiellement appliqué sa nouvelle grille tarifaire, marquant ainsi la première révision des prix depuis le lancement du service en 2011. Le prix du ticket unitaire passe désormais de 6 à 7 dirhams.

Cette révision ne se limite pas au billet simple : elle s’étend à l’ensemble des formules d’abonnement – mensuelles, trimestrielles, semestrielles et annuelles – ainsi qu’au service « Ticket + Parking », désormais facturé 14 dirhams pour les trajets aller-retour au départ des stations Cité Al Irfane à Rabat et Hay Karima à Salé.

Autre hausse notable : celle du tarif Trambus, utilisé notamment par les habitants de Témara via la ligne 30, qui passe de 8 à 10 dirhams. L’abonnement « Irtiyah Talib », réservé aux étudiants de moins de 26 ans, s’élève désormais à 160 dirhams au lieu de 150. Quant à la formule « Irtiyah » pour le grand public, y compris les salariés, elle grimpe à 270 dirhams par mois, contre 250 auparavant.

Dans un communiqué explicatif, l’opérateur invoque une « hausse légitime », soulignant que les tarifs étaient restés inchangés depuis plus de 13 ans, et que l’augmentation répond à la flambée des coûts d’exploitation : salaires, maintenance, énergie… La société affirme que cette révision vise à garantir la pérennité du service avec un niveau de qualité jugé « raisonnable ».

Cependant, malgré ces justifications officielles, l’annonce a suscité un vif mécontentement chez nombre d’usagers. En cause : l’absence d’amélioration notable des prestations ou d’extension du réseau vers des quartiers encore mal desservis.

Nombre d’observateurs s’interrogent sur la pertinence de faire reposer le poids de cette hausse exclusivement sur les usagers, alors même que la société enregistre une fréquentation quotidienne soutenue et bénéficie d’appuis publics et de facilités institutionnelles et foncières.

Pour d’autres, cette augmentation, notamment pour les étudiants et les foyers à revenus modestes, constitue une entorse au principe fondamental d’un transport public « accessible à tous ». Et cela, sans que ne soient apportées de garanties claires quant à l’élargissement de la couverture horaire ou à la résolution du problème de la saturation aux heures de pointe.

En attendant de mesurer l’impact concret de cette hausse sur la qualité du service, la relation de confiance entre la société de transport et ses usagers semble fragilisée. Une fois de plus, se pose avec acuité la question de l’équilibre à trouver entre viabilité économique et justice sociale dans l’offre de mobilité urbaine.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.