l’Administration des douanes et des impôts indirects a annoncé la levée progressive des mesures de protection mises en place depuis 2020 sur plusieurs produits importés de Turquie, marquant ainsi un retour à l’application des préférences tarifaires prévues dans le cadre de l’accord de libre-échange signé en 2004 entre les deux pays.
Cette décision, officialisée par une note administrative accompagnée de deux annexes détaillant les produits concernés, précise les marchandises bénéficiant déjà d’un allègement des droits de douane ainsi que celles toujours soumises à des mesures transitoires.
Selon les données de l’Office des changes, les importations marocaines en provenance de Turquie ont atteint 15 milliards de dirhams au cours des premiers mois de l’année 2025. La Turquie se positionne désormais comme le troisième partenaire commercial du Maroc en matière de déficit commercial, derrière les États-Unis et la Chine.
Les importations turques sont dominées par les textiles, les appareils électroménagers et divers biens manufacturés. Et malgré l’instauration en 2020 de droits de douane atteignant jusqu’à 90 % sur certains produits, le déséquilibre commercial persiste.
Le 23 juin 2025, un nouvel accord modificatif de l’accord de libre-échange a été conclu. Rabat y conditionne désormais l’accès préférentiel au marché marocain à des engagements d’investissement turcs, notamment dans le secteur textile et les chaînes de valeur industrielles.
Un forum économique maroco-turc est également prévu dans un avenir proche, avec pour objectif de dynamiser l’investissement bilatéral et les projets conjoints.
D’après plusieurs experts, le Maroc cherche aujourd’hui à faire de ce partenariat un levier pour son développement industriel, tout en protégeant son tissu productif local et en attirant des capitaux turcs stratégiques.
