Alors que le Maroc traverse sa septième année consécutive de sécheresse, aggravant les difficultés du secteur agricole et entraînant une flambée des prix de la viande rouge, des voix s’élèvent pour réclamer l’annulation de l’Aïd al-Adha cette année. Une décision qui cristallise les débats dans un contexte marqué par l’incertitude et les tensions économiques.
Pour répondre à cette crise sans précédent, Ahmed EL Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a annoncé, lundi à la Chambre des représentants, le lancement d’un recensement national du cheptel.
Objectif : établir un diagnostic précis de la situation actuelle. « Ce recensement permettra de déterminer le nombre de têtes de bétail et leur répartition par région, afin d’élaborer des solutions fondées sur des données fiables », a expliqué le ministre.
Pourtant, sur la question épineuse de l’annulation de l’Aïd al-Adha, le ministre s’est montré prudent, évitant tout engagement ferme. Il a souligné que les conclusions de l’étude en cours seront décisives pour évaluer la capacité des éleveurs à répondre à la demande. Ces données orienteront la mise en place d’un programme concerté avec les parlementaires pour résoudre les problèmes structurels du secteur.
Dans une prise de parole complémentaire, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a qualifié tout débat sur l’annulation de l’Aïd al-Adha de prématuré. Lors d’une conférence de presse, il a affirmé que les semaines à venir pourraient apporter des évolutions majeures sur ce dossier, rappelant l’engagement du gouvernement à trouver des solutions efficaces face à cette crise multidimensionnelle.
Alors que les discussions se poursuivent, le sort de l’Aïd al-Adha reste en suspens. Ce rituel religieux, profondément ancré dans la tradition marocaine, pourrait connaître une révision exceptionnelle face à une sécheresse qui redéfinit les priorités nationales. Entre la nécessité de préserver un symbole religieux et l’impératif de faire face à une crise économique et sociale, l’exécutif devra trancher avec justesse et pragmatisme.