Un rapport récent du Reuters Institute for the Study of Journalism, intitulé « Digital News Report 2024 », révèle que le Maroc se classe parmi les pays où la population a la plus faible confiance dans les médias. Cette situation alarmante est attribuée à l’emprise des élites économiques et politiques sur le paysage médiatique marocain.
Selon le rapport, publié en début de semaine, la confiance générale dans les sources d’information au Maroc s’élève à seulement 31%, plaçant le pays à la 38ème place sur les 47 pays inclus dans l’étude. Ce chiffre dénote un niveau de confiance particulièrement bas, reflétant le sentiment répandu parmi les Marocains que les médias d’information manquent d’indépendance, évitent d’aborder des sujets sensibles et relaient principalement les opinions et points de vue du gouvernement.
Malgré ce constat général, certaines sources médiatiques spécifiques parviennent à maintenir un niveau de confiance raisonnable, notamment parmi les plateformes les plus populaires de la télévision et d’internet. Le rapport cite notamment Medi1TV et Medi1 Radio, qui bénéficient respectivement d’une confiance de 68% et 65% auprès des participants à l’enquête.
L’étude met en évidence l’utilisation croissante des réseaux sociaux, parallèlement à la faible confiance dans les sources d’information traditionnelles au Maroc. Cette situation expose les citoyens à un risque accru de désinformation, comme l’a illustré la pandémie de Covid-19. De nombreux utilisateurs amateurs de YouTube ont été arrêtés pour avoir propagé des informations trompeuses, notamment en niant l’existence du virus, en s’opposant aux mesures restrictives contre les rassemblements publics ou en contestant la décision de fermer les mosquées.
En conclusion, le rapport du Reuters Institute souligne la nécessité urgente de renforcer l’indépendance et la crédibilité des médias au Maroc, afin de lutter contre la désinformation et garantir aux citoyens un accès à une information fiable et impartiale. La responsabilisation des acteurs politiques et économiques, la promotion du journalisme d’investigation et la sensibilisation du public aux enjeux de l’information critique figurent parmi les pistes essentielles à explorer pour remédier à la crise de confiance qui affecte le paysage médiatique marocain.