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Les urgences médicales au Maroc : l’avis du Conseil économique, social et environnemental

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Le Conseil économique, social et environnemental a présenté ce mercredi à Rabat les conclusions de son avis consacré aux urgences médicales sous le titre « Quelle est la situation préoccupante du système de prise en charge des urgences médicales au Maroc ? ».

Ci-dessous, les conclusions les plus importantes :

Premier axe : améliorer l’organisation territoriale :

– Mettre en place un système d’urgences médicales dans toutes les régions du Royaume, en tenant compte de leur adéquation aux spécificités démographiques et géographiques des différents territoires, en impliquant toutes les parties concernées depuis la phase de préparation jusqu’à la fin de la mise en œuvre, dans une logique de gouvernance décentralisée.

– Impliquer le secteur privé dans la prise en charge des urgences et l’inciter à investir dans les infrastructures de santé et de transport.

– Mieux connaître les besoins de la population dans chaque région, grâce au développement de systèmes d’information numériques et interconnectés pour la santé et la vigilance épidémiologique au niveau régional.

Deuxième axe : Renforcer et développer l’organisation des services d’urgence avant l’hospitalisation :

– Renforcer la responsabilisation des citoyens par l’information, la promotion des comportements citoyens, la formation aux premiers secours et la sensibilisation à la spécificité du travail effectué par les cellules d’urgence médicale.

– Renforcer et étendre le champ d’action des services régionaux d’aide médicale urgente (SAMU) : Doter le SAMU des équipements logistiques et des moyens humains et financiers nécessaires, étendre son champ d’action aux ambulances sur la voie publique, en étroite coordination avec les services de la protection civile, et l’autoriser à transporter les patients vers les structures médicales privées.

– Intégrer les médecins généralistes privés et les médecins des centres de santé dans l’organisation des services de traitement d’urgence.

– Renforcer les moyens de la protection civile et améliorer leur coopération avec le service d’aide médicale d’urgence et les autorités locales.

– Légalisation et réglementation du secteur du transport médical : Légaliser le travail des professionnels du transport et de l’ambulance, en établissant des normes pour la pratique professionnelle du personnel ambulancier, avec l’importance de déterminer la nature de tous les équipages qui peuvent être présents dans l’ambulance et de les classer en fonction du service requis.

– Encourager le regroupement des petites entreprises privées de transport médical en coopératives, ou leur transformation en moyennes et grandes entreprises.

Troisième axe : Supprimer les obstacles financiers à l’accès aux services médicaux d’urgence

– Réaliser une étude impliquant les parties concernées sur la possibilité de créer un fonds d’assurance, financé par le système d’assurance maladie, et dédié à la fourniture de services de soins de santé d’urgence dans les secteurs privés à but lucratif et non lucratif.

– Inclusion des services de soins médicaux d’urgence dans le système de tiers payant.

– Inclure le transport médical dans la classification générale des professions (NGAP) et le soumettre au tarif national de référence.

Quatrième axe : Développer les ressources humaines pour les urgences médicales et valoriser leur rôle

– Promouvoir la formation initiale et continue.

– Revoir le cadre juridique et le système de rémunération des soins hospitaliers, du service obligatoire et de l’entretien des usagers : Reconnaître la pénibilité de cette spécialisation, ainsi que les difficultés et les risques psychologiques et sociaux auxquels sont confrontés les urgentistes hospitaliers et extrahospitaliers par le développement de mesures incitatives (revalorisation salariale, attribution d’indemnités financières spécifiques, etc.)

– Développer le cadre juridique régissant les nouvelles pratiques professionnelles telles que les services de consultation par télémédecine, les conseils et la fourniture d’expertise dans les cas qui ne nécessitent pas de déplacement dans les établissements de santé.

Cinquième axe: Améliorer le niveau des services médicaux d’urgence dans les services d’urgence des hôpitaux des secteurs public et privé

– Élaborer des cahiers de responsabilité qui constituent un cadre de référence contraignant pour les établissements hospitaliers publics et privés, en ce qui concerne les installations et les équipements sanitaires, le personnel et les mécanismes d’organisation et de contrôle des services de soins d’urgence.

– Inciter les responsables des différents établissements de santé à adhérer au système d’accréditation mis en place par des organismes d’évaluation indépendants.

– Développer des chaînes d’urgences médicales spécialisées dans toutes les régions du Royaume, afin d’accélérer le rythme des soins efficaces pour les services de santé d’urgence destinés aux patients gravement malades.

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