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Le Maroc progresse dans le classement sur la liberté de la presse et l’Algérie s’enfonce dans la répression

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D’après un communiqué officiel de Reporters sans frontières (RSF), le Maroc a enregistré une avancée notable dans le classement mondial de la liberté de la presse pour l’année 2024.

Cette progression de 15 places, positionnant le Maroc à la 129ème place sur 180 pays, intervient à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse célébrée le 3 mai de chaque année. Ce classement met en lumière les progrès et les reculs en matière de liberté d’expression à travers le monde.

L’adoption d’une nouvelle loi sur la presse en juillet 2016, abolissant les peines privatives de liberté pour les délits de presse, est saluée par RSF. Cependant, l’organisation déplore le recours persistant au droit pénal pour poursuivre les médias critiques.

L’absence de garanties juridiques solides pour la liberté d’expression et de la presse, couplée à l’augmentation des poursuites judiciaires contre les journalistes, contraint ces derniers à l’autocensure. RSF considère également le remplacement du Conseil national de la presse par une commission provisoire en 2023 comme un « recul important » dans le processus d’autorégulation du secteur au Maroc.

Le rapport de RSF souligne les difficultés économiques auxquelles font face les journalistes marocains. Les médias indépendants peinent à attirer les annonceurs et luttent pour assurer leur viabilité financière, menacant leur pérennité.

Comparé à ses voisins de la région, le Maroc se distingue comme le pays d’Afrique du Nord le mieux classé en matière de liberté de la presse. La Tunisie progresse de trois places pour se hisser à la 118ème position, tandis que l’Algérie recule de trois rangs à la 139ème place. L’Égypte quant à elle perd 4 places et se positionne à la 170ème place.

Le rapport de RSF dresse un tableau sombre de la situation en Algérie, où la liberté de la presse connait une détérioration inquiétante. Les médias indépendants subissent des pressions constantes, les journalistes sont emprisonnés ou poursuivis régulièrement, et de nombreux sites web sont bloqués.

RSF qualifie le climat politique algérien de « très tendu », en particulier depuis l’élection du président Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019. Les journalistes et les médias font face à de multiples pressions de la part de la présidence, des partis politiques, des services de sécurité et des autorités locales. L’organisation dénonce l’influence directe du pouvoir politique sur la nomination et le limogeage des responsables des médias et des organismes de régulation du secteur, entravant gravement le travail des journalistes en toute liberté et indépendance.

Selon RSF, la liberté de la presse en Algérie est confrontée à de nombreuses « lignes rouges ». Toute critique de la corruption ou de la répression des manifestations expose les journalistes à des menaces et des arrestations. L’organisation affirme que « la situation n’a jamais été aussi dégradée pour les médias algériens ».

En janvier 2023, Human Rights Watch avait déjà alerté sur l’intensification de la répression par les autorités algériennes contre la liberté d’expression, la liberté de la presse, le droit d’association, le droit de réunion et le droit de circulation, visant à étouffer toute contestation organisée.

En conclusion, si le Maroc a réalisé des progrès en matière de liberté de la presse, des défis majeurs persistent, notamment l’autocensure, la précarité économique des médias indépendants et le manque de garanties juridiques solides. La situation en Algérie, quant à elle, est des plus préoccupantes, avec un recul alarmant de la liberté de la presse et un contexte marqué par les restrictions et les répressions.

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