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La gare d’Oulad Ziane à l’approche de Aïd Al-Fitr : des voyageurs disparus, et des professionnels frustrés

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À l’approche de l’Aïd al-Fitr, la gare d’Oulad Ziane connaît une ambiance inhabituelle. En cette période traditionnellement synonyme de rush et de chaos, un calme plat règne sur les quais. Les bus patientent en vain, leurs calandre tournées vers des horizons vides de voyageurs.

Ce désintérêt soudain s’explique par plusieurs facteurs. Les usagers, lassés des agissements des profiteurs qui font flamber les prix durant les fêtes religieuses, se sont tournés vers des solutions alternatives. Le train et le covoiturage ont ainsi trouvé un regain d’intérêt, tout comme l’anticipation : en voyageant en amont de l’Aïd, on évite la cohue et les tarifs exorbitants.

Cette situation inédite met en difficulté les professionnels de la gare. Boutiquiers et transporteurs voient leurs revenus fondre comme neige au soleil, redoutant l’impact sur leur gagne-pain. Les avis divergent quant aux raisons de cette désertion. Certains évoquent une offre abondante, d’autres pointent du doigt des années de pratiques déloyales qui ont poussé la clientèle vers d’autres cieux.

Historiquement réputée pour son désordre, la gare d’Oulad Ziane souffre d’un système de billetterie chaotique et de la présence envahissante de courtiers. Ces désagréments, amplifiés pendant les fêtes par l’omniprésence des vendeurs ambulants et le vacarme ambiant, contribuent à détourner les voyageurs.

Pour remédier à ces maux, le conseil municipal de Casablanca envisage une solution radicale : la fermeture de la gare d’Oulad Ziane. Deux nouvelles structures seraient érigées au coeur de la ville, à Bernoussi au nord et à Hay Hassani au sud. Ces pôles modernes permettraient de désengorger la gare actuelle, d’améliorer la qualité des services et d’offrir un environnement plus agréable aux usagers. L’espace libéré par l’ancienne gare pourrait quant à lui être reconverti en parc, créant ainsi un poumon vert à proximité des terrains de proximité.

Avec un horizon de livraison fixé à 2027, ce projet d’envergure, d’un coût total de plus de 700 millions de dirhams, est porté conjointement par la commune de Casablanca, la Société nationale du transport et de la logistique et le ministère de l’Intérieur. Reste à savoir si cette transformation permettra de regagner la confiance des voyageurs et de redonner vie à l’activité autour de la gare.

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