Le parquet près la cour d’appel de Fès a ouvert une enquête approfondie sur des soupçons de détournement et de mauvaise gestion de la farine subventionnée, destinée aux familles marocaines les plus démunies.
Cette décision fait suite à des informations révélant une exploitation illégale de cette denrée stratégique. Le procureur général du Roi a ordonné la fermeture des frontières à l’encontre de plusieurs minotiers opérant dans la région Fès-Meknès, ainsi que la possibilité de leur retirer leurs passeports.
Les premières investigations ont conduit à la mise en place d’opérations de surveillance dans plusieurs unités de production de dérivés de farine, notamment à Dokkarat et Ras El Ma (province de Moulay Yacoub). Ces opérations, menées en coordination avec l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ont permis la saisie d’environ 115 tonnes de farine subventionnée impropre à la consommation.
Le parquet poursuit ses investigations afin d’identifier toutes les personnes impliquées dans ce réseau et de déterminer les méthodes utilisées pour transformer la farine subventionnée en farine ordinaire, ensuite revendue illégalement au prix du marché.
Parallèlement, d’autres dossiers similaires font l’objet d’enquêtes dans la région, notamment à Taounate, où des propriétaires de minoteries sont soupçonnés de falsification de factures et de documents administratifs pour masquer l’origine de la farine subventionnée et la reclasser en produit ordinaire.
Des soupçons de complicités au sein de certains services administratifs et communaux ont également été soulevés. Ces structures auraient facilité la distribution de la farine sans contrôle rigoureux de sa qualité ni de sa provenance.
Le scandale a éclaté à la suite d’une déclaration choc du député Ahmed Touizi, lors de l’examen du projet de loi de finances 2026. Le parlementaire avait affirmé que certaines entreprises « mélangent du papier moulu à la farine », des propos qui ont provoqué une vive indignation au sein de l’opinion publique et poussé le ministère public à réagir sans délai.





