Crise des facultés de médecine : Les étudiants de Rabat intensifient la pression malgré la répression judiciaire
Les étudiants se sont de nouveau mobilisés hier jeudi 3 octobre, à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat, dénonçant la gestion gouvernementale de cette crise ainsi que le recours à des méthodes sécuritaires, alors même que des efforts de médiation avancent vers une issue durable. Ces efforts ont récemment permis la reprise des cours pour les étudiants en pharmacie.
Dans un geste symbolique, les manifestants ont débuté leur action en ôtant leurs blouses blanches, qu’ils ont jetées au sol, avant de se rassembler au centre de la cour de la faculté, vêtus de noir, pour marquer leur désapprobation face à la situation critique des facultés de médecine, de pharmacie et, plus généralement, du secteur de la santé au Maroc.
Pour la deuxième semaine consécutive, les étudiants en médecine de Rabat poursuivent leurs manifestations, appelant le ministère à satisfaire leurs revendications pour mettre fin à une crise qui perdure depuis plus de dix mois. Ce mouvement persiste malgré une intervention musclée des autorités publiques la semaine passée, visant à disperser leurs rassemblements, et la mise en examen de 27 manifestants, incluant des étudiants en médecine ainsi que des médecins internes.
Les étudiants insistent sur le fait que le gouvernement ne peut plus faire l’impasse sur leurs demandes, parmi lesquelles figurent la préservation de la qualité de formation à travers le maintien de la septième année, la réintégration des camarades exclus pour leur participation aux manifestations, et la tenue d’examens en deux sessions, ordinaires et de rattrapage. Ils demandent également l’abandon des poursuites judiciaires contre leurs collègues.
Depuis plus de dix mois, les étudiants en médecine boycottent cours et examens, accompagnant leur mouvement de manifestations répétées, dont la dernière, la semaine dernière, s’est soldée par des sit-in dispersés par les forces de l’ordre, notamment à Rabat, où l’intervention a été particulièrement brutale. Le parquet de Rabat poursuit plusieurs étudiants en médecine, ainsi que des médecins internes et résidents, pour « désobéissance et rassemblement non armé » en lien avec ces manifestations.
Par ailleurs, le Comité National des Étudiants en Médecine, Pharmacie et Médecine Dentaire a annoncé, mercredi 2 octobre, l’organisation d’une mobilisation nationale à Rabat, le samedi 5 octobre à midi, sous le slogan : « Jeunesse et élite du Maroc pour de meilleures conditions de santé et de droits », en réponse aux poursuites judiciaires visant leurs membres et aux tentatives de réprimer les sit-in dans six villes.
