Après plus de neuf mois de boycott et de manifestations, la crise des étudiants en médecine semble inéluctablement mener à une année blanche. Les récents résultats du vote des futurs médecins laissent peu d’espoir quant à une résolution prochaine.
Depuis maintenant neuf mois, les étudiants en médecine boycottent cours, examens et stages hospitaliers. La réforme, jugée « imposée » par les ministères concernés, n’a pas su les convaincre. Au contraire, elle a engendré un mouvement de contestation national. Depuis 2023, les futurs médecins ont organisé des marches nationales et des sit-in dans plusieurs villes du Maroc.
Le dernier rassemblement en date a eu lieu samedi dernier devant le Parlement à Rabat, où des milliers d’étudiants venus de tout le pays ont exprimé leur mécontentement. Ce mouvement a attiré l’attention du gouvernement et de l’Institution du Médiateur du Royaume, qui a récemment convoqué les représentants des étudiants pour leur transmettre les réponses des ministères dirigés par Abdellatif Miraoui (Enseignement supérieur) et Khalid Aït Taleb (Santé).
En réaction aux nouvelles propositions du gouvernement, la Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM) a organisé un vote dans toutes les facultés du pays. Les résultats montrent une impasse : 81,4 % des étudiants n’ont pas été convaincus par la dernière offre du gouvernement, jugée insuffisante pour répondre à leurs principales revendications.
Ainsi, 86 % des étudiants ont décidé de poursuivre le boycott des cours, examens et stages. De plus, 86,9 % des votants souhaitent maintenir les actions de protestation, réclamant une réponse favorable du ministère.
Le 4 octobre, jour où le ministère de l’Enseignement supérieur avait programmé une session extraordinaire des examens, a vu un nouveau taux élevé de boycott, atteignant près de 100 % dans plusieurs facultés de médecine. La crise s’enlise, rapprochant inexorablement le système universitaire d’une année blanche.