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Crise des étudiants en médecine dans l’impasse : les étudiants annoncent le boycott des examens

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Face à l’intransigeance du gouvernement et à son mépris des revendications légitimes des étudiants, le comité national des étudiants en médecine, en pharmacie et en odontologie annonce le maintien du boycott total des examens et la poursuite de la mobilisation.

Le bras de fer s’intensifie entre les étudiants en médecine, pharmacie et odontologie et le gouvernement, face au maintien des examens de la session de printemps prévus pour le mercredi 26 juin, les étudiants ont annoncé ce mardi 25 juin, le boycott total des épreuves et la poursuite de leur mobilisation.

Dans un communiqué, les étudiants ont exposé les détails d’une réunion tenue la semaine dernière avec des représentants du gouvernement, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, du ministre de la Santé et de la Protection sociale, et du ministre porte-parole du gouvernement. Ils ont déclaré que les résultats de cette réunion ne répondaient pas à leurs attentes et représentaient un recul significatif par rapport aux bases établies pour le travail en commun. Ils se sont interrogés : « A quoi bon proposer une solution si elle n’est pas incluse dans un accord écrit ? S’agit-il d’une manœuvre pour prolonger la crise ou d’une confrontation de visions dont les étudiants font les frais ?

Les étudiants accusent le gouvernement de les conduire vers le scénario d’une année blanche par une décision purement politique, mettant en garde contre le coût élevé de ce choix pour le pays et pour le bon déroulement du projet de réforme du système de santé, qui repose principalement sur la formation médicale et pharmaceutique d’une part, et sur la santé mentale de 25.000 étudiants et de leurs familles d’autre part.

Les étudiants affirment que leurs revendications sont purement académiques, loin de toute politisation, et s’interrogent sur les véritables intentions du gouvernement dans la gestion de ce dossier : « S’agit-il de rechercher une solution superficielle, éloignée de toute volonté réelle de résoudre la crise, quitte à perdre toute une génération des meilleurs jeunes du pays, en les contraignant à un exil forcé ? Ou s’agit-il de cultiver le ressentiment et le désespoir des étudiants pour déraciner la lutte étudiante ?

En conséquence, le comité national des étudiants en médecine, odontologie et pharmacie a annoncé, après consultation de tous les étudiants par le biais d’assemblées générales décisionnelles et de formulaires de vote en ligne, la poursuite du boycott total de toutes les activités d’enseignement, y compris les examens, les stages cliniques et les cours théoriques.

Simultanément à la date fixée par le gouvernement pour les examens des facultés de médecine, le mercredi 26 juin 2024, les étudiants ont décidé de lancer une campagne nationale sous le slogan « Affronter la politique négative par la citoyenneté positive », comprenant des dons de sang et une initiative de nettoyage des plages et des parcs publics.

Par ailleurs, alors que la crise des étudiants en médecine, odontologie et pharmacie était sur le point d’être résolue, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdelatif Miraoui, l’a ravivée en programmant les examens de la session de printemps pour la fin du mois de juin prochain, sans consulter les étudiants.

Selon des sources au sein du Comité national des étudiants en médecine, odontologie et pharmacie, les étudiants ont été surpris par cette décision qu’ils ont qualifiée d' »unilatérale », ramenant la crise à son point de départ et suscitant à nouveau leur « indignation ».

Les mêmes sources ont confirmé que le ministère avait programmé les examens de la session de printemps dans toutes les facultés de médecine, d’odontologie et de pharmacie pour le 26 juin. Les étudiants considèrent cette décision comme un revirement du ministère par rapport à ses promesses accompagnant la proposition du gouvernement, qui prévoyait un accord participatif sur la date des examens.

Le nouveau calendrier a provoqué la colère des étudiants en médecine et en pharmacie, qui étaient « sur le point de signer un accord pour désamorcer une crise qui dure depuis des mois ». Les mêmes sources ont vu dans cette décision « une indication claire du manque de sérieux du ministère et du gouvernement dans son ensemble pour trouver une solution à la crise ».

Malgré les promesses et les engagements formulés, la dernière réunion avec les représentants du gouvernement n’a abouti qu’à des propositions insatisfaisantes et en recul par rapport aux accords préliminaires. Les étudiants dénoncent une attitude dilatoire et une absence de volonté réelle de trouver une solution durable à la crise.

Devant cette impasse et soucieux de préserver l’avenir de la formation médicale et pharmaceutique au Maroc, les étudiants se mobilisent pour défendre leurs droits et exiger le respect de leurs revendications académiques légitimes.

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