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Crise des enseignants suspendus : La LMDDH interpelle le Chef du gouvernement pour un règlement urgent et équitable

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La Ligue marocaine pour la défense des droits de l’Homme (LMDDH) a adressé une correspondance au Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, afin de le saisir du dossier des enseignants suspendus. Dans cette lettre, la LMDH exhorte le Chef du gouvernement à instruire le ministère de l’Éducation nationale à privilégier « l’intérêt général et celui de l’école publique, à protéger les droits des travailleurs, à éviter les surenchères politiques étroites et à régler ce dossier afin que les choses reviennent à la normale ».

La LMDDH déplore l’intransigeance du ministère et son obstination à sanctionner les enseignants, soulignant que « cette attitude ne permet pas de progresser vers le dépassement de la crise ». La Ligue met en garde contre les conséquences de cette approche, prévenant qu’elle « ne manquera pas de raviver les tensions dans le secteur de l’éducation et contribuera directement à la perte des droits des élèves, notamment le droit à l’éducation scolaire évoqué par le ministre ».

La correspondance souligne également que « le maintien d’une approche rigide et arrogante dans le traitement de ce dossier contredit votre déclaration et votre promesse devant les médias publics de régler ce dossier et de le résoudre en réintégrant les enseignants suspendus dans les salles de classe sans condition ».

Le document rappelle que « la majorité des conseils disciplinaires des académies régionales de l’éducation et de la formation, réunis le vendredi 10 mai 2024, ont refusé de statuer sur le dossier des enseignants suspendus de leurs fonctions en raison de leur participation aux grèves et aux manifestations organisées au cours des derniers mois de l’année dernière ».

La LMDDH attire l’attention sur l’insistance des représentants du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement primaire et de la formation à prendre des sanctions disciplinaires à l’encontre des enseignants suspendus, en dépit des plaidoyers et des demandes des syndicats et des représentants des comités paritaires qui ont réitéré leur attachement au classement de ce dossier sans sanctionner les enseignants suspendus et en leur permettant de reprendre leur travail et de retourner dans leurs classes sans aucune sanction. Une position que les représentants de l’administration ont refusée, justifiant leur décision par le fait que les manquements commis par ces enseignants nécessitent des sanctions ».

La correspondance rappelle les déclarations de M. Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement primaire et de la formation, qui a affirmé à maintes reprises que la décision de suspension visant un certain nombre d’enseignants n’était pas motivée par leur participation à la grève, mais par des pratiques et des comportements portant atteinte à la sacralité des établissements et au droit des élèves à l’éducation, ajoutant que cela s’ajoute à « cet entêtement de la part des représentants de l’administration ».

La LMDDH rappelle enfin « le débat qui a mobilisé l’opinion publique nationale tout au long de la période écoulée et qui s’est soldé par l’annonce par le gouvernement de la décision de geler l’ancien statut et d’entamer des négociations qui ont abouti à l’adoption d’un nouveau statut répondant aux revendications des travailleurs de l’éducation ». La Ligue y voit « un aveu de la part du gouvernement de sa responsabilité dans le gaspillage du temps scolaire en raison de l’inobservation par le ministère de tutelle d’une méthodologie de dialogue et du respect des décisions issues du dialogue concernant les protestations et son entêtement à répondre aux revendications des enseignants protestataires ».

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