La chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a décidé, ce mardi, de reporter au 9 juin prochain le procès en appel de Reda Abakrim, surnommé « Turbo », un présumé baron de la drogue impliqué dans plusieurs affaires criminelles, dont l’assassinat du mari de la chanteuse marocaine Rim Fikri.
Ce report a été motivé par la nécessité de réentendre l’artiste Rim Fikri, partie civile dans ce dossier, ainsi que par l’absence d’un avocat pour l’accusé principal. Ce dernier a en effet déclaré n’avoir désigné aucun conseil pour assurer sa défense à ce stade.
Un procès sous haute médiatisation
L’affaire continue de défrayer la chronique depuis l’arrestation de « Turbo » dans une nouvelle procédure liée au meurtre du conjoint de l’artiste marocaine. Bien qu’il ait été acquitté en première instance, de nouveaux éléments ont conduit à sa reconvocation devant la justice. Reda Abakrim est actuellement incarcéré.
Outre « Turbo », plusieurs autres accusés sont poursuivis dans cette affaire, dont Saïd A., Mohammed J., Abbas M., Hassan M. et Zakaria D., pour des faits graves allant de l’enlèvement à la séquestration, en passant par la torture et le meurtre avec préméditation.
Une double procédure pour le même homme
Reda Abakrim est également poursuivi dans une autre affaire remontant à 2007 : le meurtre de Brahim Hajaji, survenu à Poissy, en région parisienne. Bien qu’il ait été acquitté en avril 2023 par la Cour d’appel de Casablanca dans ce dossier, il ne s’était pas présenté aux audiences d’appel.
Son arrestation dans l’affaire du mari de Rim Fikri a permis à la justice de le contraindre à comparaître. En France, Abakrim avait été condamné par contumace en juin 2020 à 21 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Versailles pour sa participation présumée à ce crime.
Un parcours criminel international
Reda Abakrim, 41 ans, est considéré par les autorités françaises comme l’un des plus importants trafiquants de cannabis entre le Maroc et la France. Ayant fui la justice pendant plus de 13 ans, il avait été arrêté le 22 décembre 2020 à l’aéroport de Casablanca, après avoir échappé à une tentative d’interpellation à Dubaï.
D’abord interpellé pour usage de faux passeport, son identité réelle avait été révélée grâce à un mandat d’arrêt international émis par les autorités françaises. Son arrestation a été saluée par la partie civile, représentée par l’avocat Mohamed Aghanaj, qui a exprimé sa surprise face à l’acquittement initial de l’accusé au Maroc.
Surnommé « Turbo » pour sa participation à des « go fast », ces convois rapides utilisés pour acheminer la drogue vers l’Europe, Abakrim symbolise aux yeux des enquêteurs un maillon clé du trafic transfrontalier de stupéfiants.
Le procès en appel, prévu pour le 9 juin, s’annonce crucial pour trancher sur les multiples accusations pesant sur lui. Il pourrait marquer un tournant dans cette affaire au long cours, où se croisent affaires criminelles, enjeux transnationaux et figures médiatiques.