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Casablanca encadre enfin l’activité des gardiens de voitures : une réforme attendue

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Le Conseil de la ville de Casablanca a franchi une étape importante le 7 mai, en adoptant un nouveau dispositif réglementaire destiné à structurer l’activité des gardiens de voitures et de deux-roues. Lors de cette session ordinaire, présidée par la maire Nabila Rmili, un cahier des prescriptions spéciales a été validé, mettant ainsi fin à des années de pratiques informelles dans l’occupation du domaine public communal.

« C’est un tournant décisif pour cette profession longtemps livrée à elle-même. Pour la première fois, une réglementation claire et accessible est instaurée. Toute personne souhaitant exercer cette activité pourra le faire, sous réserve de remplir les conditions fixées », a déclaré la maire, insistant sur la volonté de répondre aux nombreuses plaintes des citoyens.

Dans la foulée, la municipalité a annoncé la suspension immédiate de l’octroi et du renouvellement des autorisations existantes, en attendant la mise en œuvre du nouveau système. Cette mesure transitoire vise à assainir le secteur, renforcer la sécurité, améliorer l’image de la ville et mettre fin aux dérives observées.

Désormais, toute demande d’autorisation devra être formulée via la plateforme numérique Rokhas. Les candidats y accèdent à une carte interactive précisant les zones exploitables, à l’exclusion des rues équipées d’horodateurs.

Une étude préalable a permis de fixer un seuil d’exploitation maximal à 70 mètres linéaires par bénéficiaire, afin d’éviter la concentration des autorisations et garantir une répartition plus équitable de l’espace public.

Une fois une rue sélectionnée, le candidat dispose de 15 jours pour soumettre son dossier complet, dont la liste des pièces est détaillée sur la plateforme. Une commission mixte composée de représentants de la Sûreté nationale, de la commune et des autorités locales examinera chaque demande, en tenant compte non seulement de la conformité du dossier, mais aussi du profil du postulant.

Dans une approche inclusive, le casier judiciaire ne constitue pas un critère d’exclusion automatique. « Il s’agit d’offrir une seconde chance à ceux qui souhaitent s’insérer dans un cadre légal », précise-t-on à la mairie. En revanche, chaque autorisation sera strictement limitée à une seule zone, pour éviter toute monopolisation.

Les gardiens agréés se verront remettre une carte officielle d’identification signée par le président d’arrondissement, ainsi qu’une tenue distinctive assurant leur visibilité et leur légitimité sur le terrain. Les tarifs appliqués seront quant à eux encadrés par le règlement fiscal communal, en tenant compte de plusieurs critères : emplacement, fréquentation, type de rue, etc.

Avec cette réforme ambitieuse, Casablanca amorce une professionnalisation inédite du métier de gardien, dans un souci d’ordre public, de transparence et d’équité.

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