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Audrey Azoulay : L’insuffisance d’investissement dans l’éducation, un frein au développement et un coût faramineux pour l’économie mondiale

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L’UNESCO a lancé un coup de semonce dans une étude alarmante publiée hier lundi, soulignant les conséquences désastreuses du manque d’investissement dans l’éducation. Cette négligence se traduit par un gaspillage de potentiel humain colossal, avec des répercussions économiques considérables à l’échelle planétaire.

Intitulée « Le prix de l’inaction : le coût global pour le secteur privé, les finances publiques et la société de la non-apprentissage des enfants et des jeunes », cette étude révèle que le coût cumulé des lacunes en matière d’éducation et du retard scolaire pourrait atteindre 10 000 milliards de dollars par an d’ici 2030. Un chiffre stupéfiant qui dépasse le PIB cumulé de la France et du Japon, deux des nations les plus riches du monde.

Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, qualifie ce montant de « chiffre effarant » dans un communiqué de presse. Elle met en garde contre les effets en chaîne engendrés par le manque d’investissement dans un enseignement de qualité : « les personnes peu scolarisées ont des compétences moindres, ce qui se traduit par des salaires plus bas et, par conséquent, une contribution fiscale réduite. En retour, les gouvernements disposent de ressources moindres pour investir dans des systèmes éducatifs accessibles à tous. »

L’étude de l’UNESCO dépeint un tableau alarmant : près de 250 millions d’enfants (128 millions de garçons et 122 millions de filles) étaient déscolarisés dans le monde en 2023. Plus inquiétant encore, « environ 70% des enfants des pays à revenu faible et intermédiaire ne sont pas capables de comprendre un texte simple à l’âge de dix ans ».

Ces chiffres démontrent l’urgence d’agir pour garantir une éducation de qualité à tous les enfants. L’investissement dans l’éducation n’est pas seulement un devoir moral, mais aussi un impératif économique crucial pour briser le cycle de la pauvreté et stimuler la croissance.

L’étude met en lumière des disparités régionales alarmantes en matière d’éducation. L’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée par la « faille des compétences », avec un taux de 94%, suivie de l’Asie du Sud et de l’Ouest (88%), des États arabes (74%) et de l’Amérique latine et des Caraïbes (64%).

Ces chiffres soulignent l’ampleur des défis à relever dans ces régions, où l’accès à une éducation de qualité demeure un obstacle majeur au développement humain et économique. L’étude souligne le potentiel économique considérable d’une meilleure éducation. Selon les estimations, une simple réduction de 10% du nombre d’enfants et de jeunes non scolarisés ou peu scolarisés se traduirait par une augmentation du PIB mondial de 1 à 2% par an.

Ces chiffres illustrent clairement que l’éducation n’est pas seulement un droit fondamental, mais aussi un investissement rentable pour les individus, les sociétés et les nations. Au-delà des considérations économiques, l’étude de l’UNESCO met en lumière le rôle crucial de l’éducation dans la lutte contre les problèmes sociaux. En effet, le rapport établit un lien direct entre le faible niveau d’éducation des jeunes filles et les taux élevés de grossesses précoces, qui sont 69% plus élevés chez les filles les moins scolarisées.

L’éducation apparaît ainsi comme un outil indispensable pour l’autonomisation des femmes et la promotion de l’égalité des sexes, deux éléments essentiels pour le développement durable. Investir dans l’éducation n’est pas seulement un impératif moral, mais aussi un investissement stratégique pour l’avenir des individus, des sociétés et de la planète. C’est en brisant le cycle de l’ignorance et de la pauvreté que nous pourrons construire un monde plus juste, plus prospère et plus durable.

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