Affaire El Mahdaoui : Khchichine plaide pour la séparation entre le journalisme et la publication libre pour protéger les journalistes
Abdelkebir Khchichine, président du Syndicat national de la presse marocaine, a réagi à l’inculpation du journaliste Hamid El Mahdaoui, qui comporte les faits de diffusion de fausses allégations dans le but de diffamer, ainsi que d’outrage et d’injure publique, dans le cadre d’un procès intenté contre lui par Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice et ancien secrétaire général du Parti de l’authenticité et de la modernité.
Khchichine a affirmé dans une déclaration à « belpresse fr “ que ” le journaliste n’est pas au-dessus de la loi et qu’il est soumis à cette dernière ainsi comme à la responsabilité », toutefois il a souligné l’importance que cette responsabilité soit exercée uniquement dans le cadre de la législation sur la presse, sans recours au droit pénal. Il a ajouté que « le syndicat a milité pour l’adoption d’une loi sur la presse sans peines privatives de liberté, mais il existe une réticence à transférer certains chefs d’inculpation du droit de la presse au droit pénal, ce qui complique la situation juridique des journalistes ».
Le président du Syndicat national de la presse marocaine a exprimé son inquiétude face aux évolutions actuelles dans le domaine des médias et de la communication, soulignant que les progrès technologiques ont entraîné une confusion entre le champ d’application de la pratique journalistique professionnelle et la libre publication d’opinions sur des plateformes publiques telles que les réseaux sociaux et YouTube. Il a expliqué que cette confusion est devenue complexe, conduisant à des poursuites pénales contre les journalistes lorsqu’ils publient leur contenu sur ces plateformes.
Khchichine a indiqué que le Syndicat national de la presse a proposé des amendements législatifs visant à clarifier plus précisément le champ d’application de la pratique journalistique, afin de distinguer clairement le travail journalistique professionnel de la publication personnelle ou libre sur des plates-formes publiques. Il a souligné que cette clarification était nécessaire pour protéger les journalistes contre des poursuites pénales injustifiées.
Il a précisé que le syndicat cherche à obtenir des réponses aux questions posées, telles que la définition du journaliste et les conditions requises pour l’exercice de la profession. Il a également souligné l’importance de définir des critères pour les articles de presse qui incluent les journalistes et leur garantissent une pratique professionnelle protégée par la loi.
Dans le même ordre d’idées, le porte-parole a appelé les institutions et les individus à collaborer avec le Syndicat National de la Presse pour créer les conditions d’un débat serein afin de définir les règles du jeu, soulignant que ce genre de crise, même si elle est justifiée, ne conduit pas à l’élaboration de textes dans un esprit de consensus national. Par conséquent, Khchichine a affirmé que « tout journaliste doit respecter strictement les normes et les règles déontologiques de la profession », soulignant que « le respect de ces normes est indiscutable ».
Khchichine a estimé que « l’exercice du journalisme au Maroc nécessite de l’audace dans la définition des règles du jeu, afin d’éviter de restreindre les libertés, qui sont avancées dans notre pays et devraient être des indicateurs favorables pour l’organisation de notre nation », tout en soulignant la nécessité de limiter « ce désordre relatif à la confusion entre le travail professionnel et non professionnel, qui pourrait conduire à des conséquences négatives ».