Santé : un budget record de 42,4 milliards de dirhams pour 2026

Le secteur de la santé bénéficiera, en 2026, d’un budget inédit de 42,4 milliards de dirhams, confirmant la volonté du gouvernement de moderniser les infrastructures hospitalières, renforcer les ressources humaines et améliorer l’accès aux soins dans tout le Royaume.

Selon les données du ministère de la Santé et de la Protection sociale, cette enveloppe — hors crédits d’engagement — représente une hausse de près de 30 % par rapport à 2025. Le budget de fonctionnement s’établit à 27,9 milliards de dirhams, dont 16,4 milliards destinés aux salaires du personnel et 11,4 milliards aux dépenses de gestion. À cela s’ajoutent 14,5 milliards de dirhams consacrés à l’investissement.

Le projet de loi de finances prévoit par ailleurs la création de 8 000 nouveaux postes budgétaires au profit du département de la Santé, soit 22 % de l’ensemble des créations d’emplois publics prévues pour 2026. Le ministère devient ainsi le deuxième plus gros recruteur de la fonction publique, après celui de l’Intérieur, confirmant la priorité donnée au renforcement du service public de santé.

Des CHU modernisés et une capacité hospitalière en expansion

Les investissements prévus pour 2026 permettront l’achèvement et la mise en service de plusieurs Centres Hospitaliers Universitaires (CHU). Le CHU Ibn Sina à Rabat, projet phare d’un coût de 7,5 milliards de dirhams, sera livré l’an prochain, tandis que les CHU d’Agadir et de Laâyoune ouvriront leurs portes avec une capacité totale de 1 367 lits et un investissement global de 6 milliards de dirhams.

Les futurs CHU de Béni Mellal, Guelmim et Errachidia poursuivent également leur construction pour un montant cumulé de 6,8 milliards de dirhams, portant à plus de 3 800 lits supplémentaires la capacité d’accueil du réseau public.

En parallèle, le ministère lancera une vaste opération de rénovation de 90 hôpitaux à travers le territoire national, dotée de 1,32 milliard de dirhams en crédits de paiement et 2 milliards en engagements. Les régions de Fès (27 MDH), Rabat (24 MDH), Meknès (24 MDH), Oujda (21 MDH) et Agadir (19 MDH) figurent parmi les plus bénéficiaires, tandis que les provinces du Sud, notamment Laâyoune (11 MDH), Guelmim (5,5 MDH) et Dakhla (4,5 MDH), profiteront également de ressources ciblées.

Réhabilitation des centres de santé et proximité des soins

Le programme national de réhabilitation des établissements de santé de première ligne se poursuit avec la finalisation de 1 400 centres et le lancement d’une deuxième phase visant 1 600 structures supplémentaires. Ces travaux, représentant un investissement global de plus de 2,7 milliards de dirhams, visent à renforcer l’accès aux soins de proximité, notamment dans les zones rurales et enclavées.

Par ailleurs, le ministère prévoit la construction de 12 centres régionaux de transfusion sanguine, dont deux seront opérationnels dès 2026 dans les régions Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. L’investissement global pour ce programme s’élève à 200 millions de dirhams.

Santé numérique et gouvernance hospitalière
L’année 2026 marquera également une étape décisive dans la digitalisation du système de santé. Le dossier patient partagé, la feuille de soins électronique et l’interopérabilité des systèmes hospitaliers seront généralisés afin de fluidifier la coordination des soins et améliorer la prise en charge des patients.

Sur le plan organisationnel, le PLF 2026 introduit une réforme de la gouvernance hospitalière. Plusieurs établissements, comme le Centre hospitalier régional de Tanger ou les centres provinciaux d’Al Hoceima, Tétouan et Larache, verront leur statut de régie autonome supprimé au profit d’une gestion intégrée. Cette restructuration prépare la mise en place progressive des groupements sanitaires territoriaux, nouveau pilier d’une gouvernance modernisée et plus efficace du système public de santé.

Related Posts

Leave A Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *