Les médecins du secteur public maintiennent leur mobilisation malgré la suspension annoncée par la coordination syndicale
Malgré l’annonce de la suspension du programme de mobilisation par la Coordination syndicale nationale du secteur de la Santé, les médecins du secteur public persistent dans leur mouvement de protestation. Ils prévoient une grève nationale les mardi, mercredi et jeudi prochains, impactant toutes les structures de santé publique, à l’exception des services d’urgence et de réanimation.
Cette décision intervient dans un climat de désaccord avec le ministère de la Santé, accusé de suspendre le dialogue et de ne pas respecter les engagements pris lors des accords antérieurs.
Une grève en réponse à un dialogue jugé insuffisant
Dans un communiqué, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a souligné son attachement à un dialogue constructif pour réformer le système de santé publique, dans le cadre de la généralisation de la couverture médicale. Cependant, il dénonce des négociations qui se limitent à de simples séances d’écoute sans résultats concrets.
Le syndicat accuse le gouvernement de manquer de sérieux et de reculer sur les engagements, notamment ceux prévus dans l’accord général signé en décembre 2023 et le protocole spécifique de janvier 2024.
Revendications et points de tension
Les grévistes dénoncent plusieurs éléments :
Un statut général controversé : Le projet de statut général est critiqué pour ses dispositions jugées attentatoires aux droits fondamentaux des professionnels de santé. Parmi les points litigieux figurent les pouvoirs étendus du directeur général, le système de promotion par quota et l’absence de garanties sur le statut de fonctionnaire public.
Des revendications financières non satisfaites : Les médecins réclament l’ajout de deux grades supplémentaires après le grade terminal, une augmentation du salaire fixe, et la résolution d’autres dossiers financiers restés en suspens.
Manque de dialogue sur les décrets d’application : Les médecins pointent l’absence de concertation sur des décrets clés concernant les horaires de travail, la garde, les mutations, et les composantes des salaires.
Une mobilisation persistante
Face à l’inaction perçue des autorités, les médecins maintiennent leur programme de lutte, considérant que le gouvernement utilise les réunions comme un simple moyen de gagner du temps. Ils appellent à un dialogue sérieux et responsable, susceptible de déboucher sur des réformes concrètes pour améliorer les conditions de travail et les services de santé publique.
En l’absence d’initiatives concrètes pour résoudre la crise, les établissements publics risquent de connaître une paralysie prolongée, aggravant les tensions dans un secteur déjà en difficulté.