New York – Diplomatie marocaine : Bourita rencontre de Mistura, un enjeu majeur pour le Sahara
À la veille des discussions cruciales au Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara marocain, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rencontré lundi 22 septembre 2025, à New York, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura. Ce rendez-vous, intervenu après plusieurs autres rencontres diplomatiques du chef de la diplomatie marocaine, a soulevé de nombreuses questions sur son timing et ses implications.
Pour analyser cette rencontre et ses possibles répercussions, nous avons interrogé Ahmed Nour Eddine, expert en relations internationales et spécialiste du dossier du Sahara. Selon lui, le retard de cette rencontre pourrait refléter un message clair du Maroc exprimant un certain mécontentement vis-à-vis de l’envoyé personnel, accusé de freiner le règlement définitif du conflit et de tenter de ramener le processus onusien à zéro.
« Il ne s’agit pas seulement d’un décalage dans l’agenda, explique l’expert, mais d’un signal diplomatique indiquant que certaines initiatives de de Mistura sont perçues comme contraires aux intérêts marocains, notamment ses tentatives de raviver la proposition de partition du Sahara, rejetée par le Maroc depuis plus de vingt ans. »
Ahmed Nour Eddine alerte également sur les conséquences d’une prolongation du rôle de la MINURSO, la mission de l’ONU au Sahara, qu’il estime désormais obsolète. Il appelle à une action résolue pour dissoudre la mission, démanteler les camps de Tindouf et garantir le retour des réfugiés, tout en responsabilisant l’Algérie pour toute obstruction au recensement et à la mise en œuvre des mesures nécessaires.
Concernant la prochaine résolution du Conseil de sécurité, l’expert insiste sur plusieurs points essentiels : la reconnaissance explicite de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, le remplacement de l’envoyé personnel de l’ONU et la fin des missions de la MINURSO, ainsi qu’un plan clair pour la gestion des camps et des milices séparatistes.
Enfin, il rappelle que les efforts diplomatiques doivent s’articuler avec l’action au sein de la Quatrième Commission de l’ONU, pour officialiser le statut du Sahara comme partie intégrante du Royaume et renforcer ainsi les acquis diplomatiques marocains.
Cette rencontre à New York illustre la complexité et la sensibilité du dossier saharien, mais aussi la détermination du Maroc à préserver ses intérêts et à clore définitivement un conflit qui a trop duré.
