Le magazine français Jeune Afrique a mis en lumière la nomination de Richard Duke Buchan III comme nouvel ambassadeur des États-Unis au Maroc, une décision prise par l’ancien président Donald Trump. Le magazine souligne que Buchan n’est pas un inconnu dans la région, puisqu’il a occupé le poste d’ambassadeur des États-Unis en Espagne et en Andorre entre 2017 et 2021. Cette expérience lui a permis d’acquérir une connaissance approfondie des dynamiques régionales. De plus, sa maîtrise de l’espagnol, acquise lors de ses études à l’université de Valence et à l’université de Séville, constitue un atout majeur pour comprendre les contextes maghrébin et méditerranéen.
Selon Jeune Afrique, au-delà de son expérience diplomatique, Buchan dispose de nombreux atouts. Proche de Donald Trump, il a joué un rôle clé dans le financement des campagnes républicaines, parvenant à lever des dizaines de millions de dollars. Un de ses proches le décrit comme « un ambassadeur directement connecté au cœur du pouvoir ». Depuis 2022, il occupe également le poste de président du comité des finances du Parti républicain, ce qui témoigne de son influence au sein des cercles conservateurs américains.
Cette nomination s’inscrit dans une stratégie adoptée par Donald Trump lors de son premier mandat, comme ce fut le cas avec David T. Fischer, ambassadeur des États-Unis à Rabat entre 2020 et 2021. Jeune Afrique souligne que Buchan appartient à une catégorie d’ambassadeurs choisis non pas pour leur parcours diplomatique, mais pour leur capacité à ouvrir des portes, lever des fonds et conclure des affaires. Dans l’entourage de Trump, la logique est claire : « Celui qui réussit dans les affaires réussit en diplomatie. »
Le magazine met en avant les différences d’approche entre Buchan et son prédécesseur, Puneet Talwar, nommé par Joe Biden. Talwar, issu du corps diplomatique, incarnait une diplomatie institutionnelle prudente, axée sur la stabilité régionale, les droits de l’homme et la coopération sécuritaire. En revanche, Buchan adopte une approche fondée sur l’influence et un rapprochement assumé avec le pouvoir républicain. Sa vision de la diplomatie est axée sur les résultats : il privilégie les flux économiques et le positionnement stratégique. Sa mission consistera notamment à accélérer les projets d’investissement, attirer les grandes entreprises américaines et relancer les relations bilatérales sous l’angle des opportunités économiques.
Cette nomination intervient dans un contexte particulier, marqué par l’augmentation des investissements américains dans les provinces du sud du Maroc, dans le cadre des accords d’Abraham qui redéfinissent les alliances régionales. Parmi les priorités possibles figure la question du consulat américain à Dakhla, annoncé sous le premier mandat de Trump mais suspendu depuis. Ce projet, en plus de son importance politique, pourrait servir de levier à l’économie américaine dans une région en pleine expansion, notamment dans les secteurs portuaire, énergétique et touristique.
Selon Jeune Afrique, l’administration Trump perçoit le Sahara marocain non seulement comme un point stratégique, mais aussi comme une opportunité pour exporter son modèle économique et sécuritaire dans une région en mutation. La nomination de Richard Duke Buchan III est ainsi interprétée comme une invitation adressée aux autorités marocaines à adopter une approche tournée vers les affaires, avec pour objectif de favoriser les projets concrets, la croissance économique et les réussites commerciales.
Donald Trump a officialisé la nomination de Richard Duke Buchan III via un message sur sa plateforme Truth Social, déclarant : « Je suis ravi d’annoncer que Duke Buchan servira notre pays en tant qu’ambassadeur des États-Unis au Maroc. » Il a ajouté : « Duke jouera un rôle clé dans le renforcement de la paix, de la liberté et de la prospérité pour nos deux pays. Félicitations à Duke et à sa merveilleuse famille ! »
Né le 3 juillet 1963, Richard Duke Buchan III est un diplomate et homme d’affaires américain. Il a occupé le poste d’ambassadeur des États-Unis en Espagne et en Andorre de 2017 à 2021 et est actuellement directeur financier du comité national du Parti républicain. Diplômé de la Harvard Business School avec un MBA en 1991, il est marié et père de trois enfants.